Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 18:57

 

Les plus malins d’entre vous l’auront remarqué : on ne va pas parler du dernier groupe à la mode. Quoique.0081227983802-copie-1.jpg

Penchons nous donc sur ce coffret de 6 CD (et oui, quand même !), sorti voici maintenant quelques mois, mais que votre humble serviteur ne s’est procuré que récemment. On retrouve ici l’ensemble des quatre prestations données par les Doors en janvier 1970 au Felt Forum de New York. L’objet est donc assez colossal.

Comment aborder la bête ? Chronologiquement pour ce qui me concerne. Retour 40 ans en arrière, le 17 janvier 1970 pour le premier set des Californiens. Avant de lancer la lecture, petit récapitulatif de l’état des Doors. L’album Morrison Hotel sortira dans quelques jours et laissera entrevoir du meilleur, après la calamiteuse année 1969 pour le groupe. The Soft Parade (1969) sent le sapin, Morrison n’a écrit que quatre titres, l’ensemble est assez moyen et a donné lieu à de multiples prises de tête au sein du groupe. L’année 69 est surtout celle du concert de Miami : Morrison arrive bourré (classique), peine gravement à chanter (assez courant), prend le temps de simuler une gâterie au guitariste Krieger (déjà plus original) et finit par sortir son engin (69, année érotique…). L’a-t-il fait ? Pas fait ? Peu importe, la coupe est pleine, on arrête la déconne. Morrison est inculpé et l’avenir du groupe tient à un fil.

Et voilà 1970, qui débute notamment avec ces deux jours de concert sur la côté est des States. Quatre sets plus précisément, intégralement rapportés sur ces 6 CD. L’ensemble est très bon et résonne de furieux accents blues rock. Oubliés les Doors des débuts, le Live at the Matrix (1965) est loin (même s’il reste excellent). Le groupe nous livre ici un bon gros concert de rock.

On commence toutefois par une petite frayeur : CD1, piste 1, il s’agit du Start of show 1, qui n’est rien d’autre qu’une séance géante d’accordage de guitare. Et 4 minutes 26 secondes, ça peut être très long. Les choses s’arrangent fort heureusement très vite : le groupe enchaîne nouveaux titres (Roadhouse blues, Ship of fools, Peace Frog, Blue Sunday) et succès anciens (Break on through, Alabama song, Light my fire) dans un bel ensemble soutenu par la magnifique voix de Morrison, chargée de whisky, d’abus en tout genre et de blues. Impossible de s’arrêter en si bon chemin, on se jette donc sur le second set du jour : on comprend assez vite que la journée touche à sa fin. Tout est en place, mais le chanteur oublie parfois de chanter, ce qui est un tantinet embêtant. Restent tout de même des titres fabuleux : Crawling king snake (qui apparaîtra en studio sur L.A. Woman en 1971), Build me a woman (très blues rock), et surtout l’incroyable version de When the music’s over, un de mes titres préférés du groupe.

Pour la journée du 18 janvier, même constat : les Doors sont au taquet. Le premier set rejoint en qualité celui de la veille, agrémenté d’un petit plantage sympathique sur Alabama song. On retrouve d’ailleurs sur les 4 concerts le génial medley Alabama Song/Back Door Man/Five to One, bluesy à souhait avec un Morrison qui s’éclate vocalement. Au registre des raretés, un Moonlight Drive tiré du second album, Strange Days (1967).

Dernière des quatre prestations, celle du soir réunit également de beaux morceaux d’anthologie, à commencer par Celebration of the Lizard, le long poème rock de Morrison. Un Soul Kitchen de retour de 1967, revu et corrigé à la sauce voix éraillée de Morrison : une version que j’adore. Et pour clore la soirée, le CD et le coffret, trois titres incroyables : Rock me, Going to N.Y. Blues et Maggie M’Gill. Trois blues qui suintent la Louisiane moite, rehaussés par l’harmonica de John Sebastian. Presque fin, puisque l’ensemble s’achève sur Gloria, reprise de Van Morrison dans une version dispensable.

Ce coffret des Doors est donc une grosse pépite renfermant plein de petites pépites. Très orientés blues rock, les quatre concerts ici retranscrits sont hautement recommandables. Les fans des Doors, de décorticage musical et de versions alternatives se jetteront donc sur l’ensemble. Pour les autres, il est possible de se tourner vers une version allégée, disponible uniquement en import à l’heure actuelle mais aisément trouvable, qui reprend les meilleurs morceaux sans doublons. Un témoignage musical de haute volée, même pas démodé. La classe.

       

 

Raf

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

T
<br /> <br /> Trsè jolie pochette !<br /> <br /> <br /> Mais il ne doit pas être donné ce beau bijou... si ?<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> <br /> Effectivement... deux fois ! La pochette est bien jolie, je suis d'accord avec toi, on y découvre que voir les Doors en concert coûtait 5,5 $... Quant au prix du coffret, il faut bien chercher :<br /> je l'ai payé 60 €, mais il peut être en vente jusqu'à 90 € selon les enseignes et les disquaires... Une sorte de quête du GRraal !<br /> <br /> <br /> Merci pour ton message et à bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />