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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 17:50

        Troisième étape de cette semaine musicale avec le premier album de The Chase qui devrait sortir incessammentcover_crop-copie-41.jpg sous peu. The Chase est un groupe bien de chez nous, du soleil montpelliérain, construit autour du fédérateur Cyril Douai. Sans faire injure aux autres membres que je ne citerai pas, The Chase s'appuie sur la guitare de Florian Brinker (Rinôçérôse) et surtout sur la voix de Sophie Moryoussef qui, pour moi, est  une des principales clés de la réussite de cet opus. Ajoutons le producteur américain Mark Plati (The Cure et David Bowie entre autres) et voilà qui permet déjà de dresser les infimes contours de The Chase.

       Une pochette d'album aux douces saveurs de l'été avec ces trois enfants en contre-jour courant sur une plage, le bleu du ciel prenant possession de toute l'image. Rarement une pochette n'aura à ce point reflété l'essence même de l'album qui se veut aussi frais et simple qu'une poursuite enfantine uniquement guidée par le plaisir de savourer la vie sans arrière-pensée. Un album essentiellement pop mais qui fait néanmoins preuve d'une belle diversité dans ses morceaux, esquissant des ronds de jambe au rock et à l'électro principalement.

       Suivez moi pour ce bain de soleil.1. SOS Save our dough! se présente d'emblée comme un single électro-pop fruité taillé pour les radios (sans rien de péjoratif). Une rythmique soutenue au service d'une voix qui par ses intonations n'est pas sans rappeler Alison Goldfrapp, une belle dose d'énergie. 2. I like U démontre une des autres multiples facettes de Sophie Moryoussef qui sait s'armer d'une voix cristalline et fragile digne d'Emilie Simon (originaire elle-même de Montpellier- penser à une étude sociologique) pour une belle sucrerie pop à déguster sans retenue. 3.Goodbye mister No! continue à nous faire voyager chez ces artistes que j'apprécie avec une embardée chez Moriarty  ( Moriarty des débuts, pas ceux que j'ai vus dernièrement qui semblaient avoir succombé à une crise aigue d'ego surdimensionné) tant le timbre de Rosemary est présent en filigrane. Une belle petite ballade pop avec un refrain d'une simplicité envoûtante que Malajube envierait certainement ( 4.Marianne) et arrive le single 5.Butterfly (in my stomach), titre joliment trouvé qui plaira au fantôme de Boris Vian. Sophie se métamorphose de nouveau en une Betty Boop des cabarets pour un superbe morceau pop. Un peu de pop/folk estampillé Moriarty avec 6.It could be nice, un 7.Bath onomatopéique dispensable, un 8.Desert Way toujours dans la douceur, les titres s'enchaînent avec fluidité. A partir du solo rock de 9.The Solo qui tranche avec les titres précédents et se montre particulièrement abouti, l'album gagne en diversité sans perdre en qualité. 10.What's in you eye et sa basse digne des regrettés White Stripes monte lentement en puissance pour exploser et s'affirmer comme le titre rock de l'opus. 11.BIG CITY et son énumération de villes reste dans cette même optique pop/rock avant que 12.Minimoog vienne me cueillir par surprise avec son univers post-rock expérimental digne de Mogwai, toute proportion gardée. Un petit retour dans la douceur pop/folk avec 13. Keep an eye on that line et la boucle est bouclée.

      Si vous hésitez entre le dernier Moriarty et The Chase filez vite à la mer pour profiter de ces 43 minutes de soleil.

 

Morceaux préférés:      5.Butterfly

                                    1. SOS Save our dough!

                                    10. What's in you eye?

                                     12. Minimoog

 

 

Note    8     /     10
Sylphe
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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 16:39

     Les membres du groupe rouennais Tahiti 80 semblent avoir trouvé leur "faiseur de clips" !! Très attachés à l'esthétique et à l'aspect visuel de leurs vidéos, c'est au réalisateur Daisuke Kitayama qu'ils accordent toute leur confiance et je comprends pourquoi. En octobre 2010, en guise de mise en bouche avant la sortie de leur 5ème album, il leur offre un premier très beau travail graphique sur le titre Solitary Bizness. Puis vient celui de Darlin' (Adam et Eve song), réalisé uniquement en dessins, grâce auquel nous croquons dans la pomme inévitablement.

     Maintenant que nous sommes totalement entrés dan son univers et bien installés, Kitayama poursuit son histoire : après le péché originel, il évoque le triangle amoureux pour le titre Easy. Il met en avant et illustre de différentes manières, les lettres A, B et C représentant ce triangle. Un clip haut en couleurs (avec un côté un peu old school), qui mélange papiers, bois, pâte à modeler et objets en tous genres. Une réalisation parfaite qui permet d'obtenir une vidéo très rafraîchissante.

     Voici donc les 3 vidéos illustrant cette belle associtaion d'artistes. En espérant que leur histoire dure longtemps...

   

Emma

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 18:27

       Deuxième étape de notre grande bouffe musicale de la semaine du côté de Londres avec James Blakecover crop-copie-40 (aucun rapport avec son homonyme le tennisman américain), jeune artiste anglais qui a fait ses armes dans le dubstep avec quelques EP bien sentis. En matière de gastronomie, l'Angleterre ne figure pas dans le panthéon des estomacs fins gourmets mais rien n'empêche de savourer un fish and chips convaincant. Il en sera de même pour ce premier opus de James Blake, véritable terre de constraste capable de déclencher quelques beaux plaisirs gustatifs mais pas de totalement apaiser notre faim gargantuesque.

       Le postulat de base, avant d'aborder cet album, est de considérer que cet opus se détache véritablement des EP précédents et qu'il ne faut pas l'écouter comme une acrobatie dubstep. Ne vous attendez pas à des basses lourdes qui dictent les morceaux, mais plutôt à un climat volontiers soul où la fragile et mélancolique voix de James Blake essaye tant bien que mal de se faire une place. Survolons donc cet album irrégulier.

       1.Unluck démarre d'une bien belle manière l'album, la douce voix de Blake contrastant à merveille avec la palette de sons volontiers bruitistes et mécaniques que le piano cherche à contrebalancer. Un morceau soigné qui ne pêche que par sa relative monotonie. 2.The Wihelm Scream reste sur de bonnes bases et l'on perçoit déjà dans le chant des accointances avec un Terry Callier ou un Antony Hegarty. Une ambiance feutrée où la soul pointe doucement son nez. 3.I never learnt to share joue quant à lui totalement la carte de la soul même si l'auto-tune aurait tendance à prendre trop de place, contrairement à  1.Unluck.  Survient dès lors un moment de diète qui tord le ventre avec le titre Lindsfarne qui a beau s'étaler sur deux plages ne décolle jamais. Ou la vague impression que quelquefois derrière minimaliste se cache en réalité une simple chute de studio... 6.Limit your love et son piano voluptueux compense aisément cet oubli, un pur morceau de soul qui ferait rougir de plaisir Terry Callier. Et de nouveau le trou noir et une petite suite de titres au mieux laborieux, au pire soporifiques.2 petites minutes de piano pas désagréables avec 7. Give me my month, un cocktail de voix qui donne mal au crâne dans 8. To care(like you), une chute de studio de 2 minutes d'Antony and the Johnsons dans 9. Why don't you call me (je répondrais:" Parce que tu chevrotes et que l'on t'entend à peine). Heureusement un petit soubresaut pour ne pas repartir la faim au ventre avec le bon 10.I mind que j'apprécie sans être capable de l'expliquer par des mots et le soul-jazz 11. Measurements.

      En bref, si vous voulez du dubstep passez votre chemin. Si vous appréciez la soul cet album devrait vous apporter un plaisir somme toute relatif.

 

Morceaux préférés:      3.I never learnt to share

                                    6.Limit to your love

                                    1.Unluck

                                     2.The Wihelm Scream

 

 

 

 

 

 

Note   6   /     10 

 

Sylphe

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 18:21

        De retour de Berlin où je me suis noyé dans la bière et les currywurst une semaine de cure diététique cover_crop-copie-39.jpgs'impose, cependant pour tenir le coup il paraît évident que se nourrir de bons sons compensera la perte de repères totale face à une assiette où ne suinte pas le moindre filet de graisse et où la vapeur est sur le point de faire réagir les glandes lacrymales. Pour faire simple on va s'en mettre plein la panse musicalement cette semaine. Premier plat pour cette semaine officielle de la grande bouffe musicale avec Joan Wasser alias Joan as Police Woman. Pour la rubrique people petite amie du regretté Jeff Buckley, pour les amateurs de musique collaboratrice de grands noms comme Antony and the Johnsons ou Rufus Wrainwright (dont elle assurera les premières parties au début de Joan as Police Woman), pour les incultes tels que moi une artiste qui a déjà sorti trois albums dont le plus célèbre Real Life en 2006, pour les amateurs de plastique en tout genre une femme de 40 ans qui fait honneur à la couverture de son album sans rougir.

        Pour le style musical de l'américaine, on parlera de soul qui se serait accouplée avec de la pop/folk. Ce genre d'album sensuel qui s'appuie sur une voix chaude et un univers instrumental assez large, allant des cuivres et du violon( l'arme favorite de Joan Wasser à ses débuts) aux riffs acérés de guitares. Ce genre d'album envoûtant qui me désarme lorsqu'il faut en parler. Allez une petite gorgée de bière-pardon d'eau minérale- pour  m'aider à trouver les mots.

      1.Nervous, ses drums et le bruit du reflux des vagues en introduction, laisse rapidement éclater la voix toute en rondeur de Joan (oui je pars du principe qu'après de multiples écoutes je suis proche d'elle et l'appelerai donc de son prénom qui me rappelle celui d'une vieille amie ou amie vieille au choix-elle se reconnaîtra). Un univers apaisant où la douceur du refrain l'emporte sur la batterie et les riffs de guitare. 2. The Magic, single de l'album, savant dosage de pop minimaliste et de soul, s'impose comme un des meilleurs titres avec son sens aigu de la mélodie qui hante longtemps après l'écoute votre cerveau en plein désespoir face à la verrine de petits pois. Heureusement pour affronter la purée de céleris, 3. The Action Man (pas l'infâme concurrent de Big Jim) vous enveloppe de son superbe univers soul-jazz doucement mélancolique. 4.Flash et ses presque 8 minutes, morceau très sombre avec un refrain en fond assez obsédant (Fever Ray se mettrait-elle aux choeurs?), fait légèrement frissonner. Un morceau hautement plus savoureux que mon troisième verre de Vittel du repas. 5. Run for love avec Joseph Arthur et 6.Human Condition mettent l'accent sur la sensualité de Joan et je me surprends déjà à voir le caractère franchement érotique de ces salsifis s'égayant avec les champignons de mon dernier plat du jour. Malheureusement (ou peut-être heureusement finalement), 7.Kiss the specifics qui réveille les souvenirs de Norah Jones et 8.Chemmie vont redescendre la poussée hormonale. Deux morceaux assez convenus. Un léger soubresaut permet d'affronter avec courage la verrine de fromage blanc à 0% qui agrémente votre repas de rentrée, 9.Forever and a year est une très belle ballade folk d'une douceur envoûtante et 10. I was everyone réveille en moi les plus beaux souvenirs d'Aimee Mann.

     Malgré une légère baisse de régime (ah ce mot me poursuivrait-il?) sur la fin, ce Deep Field s'impose comme un bien bel album soul/folk qui comblera toutes les fringales musicales.

 

Morceaux préférés: 2.The Magic

                              3.The Action Man

                              1. Nervous

                              4.Flash

 

Note  :  7    /    10
Sylphe

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 15:56

       Pour fêter ce chiffre 33 ô combien célèbre pour les amoureux de musique que nous sommes, je vais vous parler aujourd'hui de la dernière production de Munk, duo italo-germanique formé de Mathias Modica et Jonas Imbery qui oeuvre sur le label allemand Gomma. Un clip qui nous plonge dans les films policiers des années 70 et j'aurais presque envie de parler d'une belle parodie d'épisode de Starsky et Hutch. Il suffit de voir comme le bolide utilisé par le duo de malfaiteurs est à quelque dix mille lieues de la célèbre voiture rouge aux bandes blanches.

        Le clip colle parfaitement aux paroles de la chanson qui déclament de manière minimaliste une histoire en insistant sur les quartiers de Marseille où elle se déroule. Le tour de force réside dans le coup de théâtre de la fin où en quelques instants et cabrioles sur un lit on passe d'une parodie de malfaiteurs avec ce couple de bourgeois miltipliant les méfaits frôlant le ridicule à un vrai exercice de genre en réalisant le stratagème des masques. Nous qui pensions nous moquer d'un vieux couple, nous avions en fait sous les yeux les Bonny and Clyde du Marseille des années 70.... En tout cas un univers qui n'est pas sans déclencher une jolie pointe de nostalgie pour un titre particulièrement entraînant.

 

 

Emma
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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 19:16

 

En retard la chronique de Raf, mais un retard amplement justifié (mon œil !) par l’excellente écoute de la semaine. Enfin !  une perle : Les contes du chaos, narrés par un collectif chaud bouillant.

 

D’un côté, Zone Libre, dernier projet en date de Serge Teyssot-Gay, ex-Noir Désir et par ailleurs à la tête d’un bel éventail de créations. On avait parlé ici il y a plusieurs semaines d’Interzone, duo formé avec Khaled Al-Jaramani, joueur d’oud. On avait aussi évoqué les projets solos de Sergio, notamment On croit qu’on en est sorti ou une mise en son du roman La peau et les os. Guitariste aux multiples facettes, Sergio convoque à ses côtés Marc Sens (guitariste autodidacte et grand improvisateur, ayant bossé avec Yann Tiersen) et Cyril Bilbeaud (batteur et ancien Sloy, groupe de rock indépendant qui fit les belles heures des années 1990).lescontesduchaos3.jpg

 

De l’autre, Casey et B. James. La première, déjà à la tête d’une pléiade de titres personnels accrocheurs et percutants, signe là son deuxième album avec Zone Libre. Casey côtoie le second au sein du collectif rap Anfalsh (terme argot dérivé de l’allemand désignant un comportement perfide). Ils définissent leur musique comme du rap de fils d’immigrés. Autrement dit, ces deux-là ont des trucs à dire.

 

Rencontre chaude entre les deux camps, qui s’affrontent pour mieux se comprendre et finalement fusionner. A l’incandescence rock de Zone Libre, les échappés d’Anfalsh opposent des textes sans aucune concession, visitant tour à tour (et entre autres choses) la police, le patronat, le racisme, la banlieue, la crise économique, le monde d’aujourd’hui, et peut-être celui de demain. Casey et B. James ont donc des choses à dire, ils le font et de façon remarquable. Leurs mots, et plus largement cet album, sentent le combat et la violence. Une violence sociétale induite par cette même Société.

 

L’aventure musicale des Contes du chaos me rappelle une autre tentative rock-rap, celle de No One Is Innocent en 1995 avec les deux groupes EJM et Timide et Sans Complexe qui avait abouti au maxi Antipolitique.

 

Plus encore, ce brûlot musical urbain renvoie forcément à Rage Against The Machine : un savant mélange de guitares rock-fusion et une basse énorme servent de tapis à un flow ravageur qui ne souffre aucune attente. Chez RATM comme dans notre opus du jour, l’urgence du monde et des revendications urbaines ne tolère aucune tiédeur.

Comme une profession de foi, Aiguise-moi ça clôt la galette : « Et si on a croisé dans le bordel, nos deux musique entre elles/Gros bâtards de guitares et de cités dortoirs/C’est qu’on adore, bien s’occuper de notre clientèle/Viens ! Donne ta gorge qu’on aiguise nos scalpels ».

 

C’est avec un plaisir et une excitation non dissimulée que j’ai savouré Les Contes du Chaos, tout autant que je les ai pris en pleine tête. La sincérité des cinq protagonistes et du propos me laisse admiratif. Le double engagement, musical et idéologique, bouscule nos habitudes, nos certitudes et nos demi-mesures. Le projet va bien plus loin que le constat ou la revendication : il donne une furieuse envie de se bouger et de faire changer les choses, tout comme RATM de l’autre côté de l’Atlantique.

 

« Comment garder forme humaine quand la rage te domine » : en plongeant dans Les Contes du Chaos, une virée tonifiante dont on ne sort pas indemne.

 

 


 Raf against the Machine

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 17:15

           Devotchka, peut-être un nom qui, comme ce fut le cas pour moi, ne vous dira pas grand chose et cover_crop-copie-38.jpgévoquera le nom d'une bonne vodka russe voire d'un groupe folklorique ukrainien. Et pourtant vous avez peut-être écouté le titre How it ends qui était la bande-son promotionnelle du jeu Gears of War 2 ou savouré la BO de Little Miss Sunshine, ce superbe road-movie familial où une petit fille craquante se lance dans les concours de miss de l'Amérique profonde. Devotchka n'en est en tout cas pas à ses débuts et 100 Lovers est leur 6ème album qui fait suite à A Mad and faithful telling en 2008, album que j'ai écouté et qui est particulièrement marqué par un esprit balkanique ( pas les époux de Levallois hein vous me suivez?).  Pour donner une idée générale de cet opus qui pour moi est un des grands coups de coeur de 2011, je parlerai de coit entre le souffle épique et l'utilisation des cordes d'Arcade Fire et l'esprit pop orchestrale baroque de l'Europe de l'Est d'un Beirut voire d'un Calexico. Bref une pépite que je vous propose de survoler, comme ce jeune homme sur la pochette porté par ses parapluies.

       1.The Alley commence toute en douceur avec une longue introduction digne de Sigur Ros avant que la superbe voix de Nick Urata, qui brille tout au long de l'album par son expressivité hallucinante, vienne s'imposer, entourée par les cordes et les drums en fond. Un joli morceau de pop mélodieuse avant que la rythmique rapide de 2.All the sand in all the sea entre en jeu. Un univers foisonnant à la Arcade Fire, ces violons qui montent sans cesse, un des plus beaux morceaux de l'opus sans conteste possible. 3. 100 Other lovers prolonge le plaisir dans un univers plus fantasque qui me fait penser à du Yeasayer.

      4.The common good vient s'imposer comme un autre des titres-phare de l'album. Une basse rock, des cordes vives, un joli morceau tout en contraste. Entre deux interludes dispensables, 6.The Man from San Sebastian propose de nouveau un univers inclassable, comme si Bowie avait décidé de chanter sur les rythmiques de Gotan Project. (tout ça sur un rythme qui à quelques endroits me fait penser à un titre de Placebo c'est dire l'aspect inclassable!) Aussi agréable que surprenant. 7. Exhaustible, avec ses doux sifflements d'enfants, est un beau morceau de pop lumineuse qui évoquerait un Radiohead sortant de dépression.

     Les quatre derniers titres s'orientent vers un univers géographique flou flottant entre les Balkans et les mariachi mexicaines, rappelant davantage A Mad and faithfull telling. 9. Bad Luck Heels, ses trompettes mariachi à la Calexico et ses cuivres à la Beirut, nous porte tout en douceur, 10.Ruthless et 11.Contrabanda prolongent cette veine étonnante avant le sublime morceau instrumental de fin 12.Sunshine, tout en cordes.

      Dépêchez-vous de pallier votre ignorance si vous ne connaissiez pas encore Devotchka, vos oreilles vous en sauront gré...

 

Titres préférés:  2.All the sand in all the sea

                         3.100 Other Lovers

                         12.Sunshine

                         4.The Common Good

 

 

 

Note   8   /    10

 

Sylphe

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 16:23

     L'anglais Stephen James Wilkinson, alias Bibio, vient de sortir son 6ème album - le 3ème sur le label Warp- intitulé Mind Bokeh. Ce musicien spontané devenu pro dans l'art de la musique expérimentale nous propose un clip totalement à l'image de sa musique mêlant modernité et nostalgie. 

     Ce clip  nous replonge directement dans les années 60 grâce aux teintes et couleurs psychédéliques utilisées; avec des images minimalistes volontairement floues, qui ne sont qu'un ensemble d'ombres de musiciens en train de jouer. Une atmosphère très kitsch au départ, il est vrai, mais qui devient vite originale et sympathique avec les différentes prises de vues apparaissant en images arrêtées qui ponctuent tout le morceau. L'ensemble est très positif et entraînant.

     Une bonne dose de bonne humeur dans cette vidéo instructive ou comment réviser son alphabet en s'amusant !!

Emma

   

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 18:30

            Certes du bruit, mais du bruit de qualité marqué par un raffinement exquis. Je découvre le  jeune cover_crop-copie-37.jpgnew-yorkais Nicolas Jaar (20 ans) avec ce premier opus signé chez Circus Company, après quelques EP qui n'ont pas encore eu la chance de sublimer mes oreilles. Le résultat est d'une douceur mélodieuse, fruit d'un downtempo onirique et d'une soul-jazz surannée. Ce genre d'album intemporel qui flirte toujours avec la ligne blanche du démodé sans jamais la franchir, à renfort de pirouettes artistiques. Pour un tel ovni sonique difficilement classable survolons l'ensemble et arrétons nous sur quelques titres qui vous aideront humblement à vous faire une petite idée de l'univers de Jaar.

       1.Etre s'ouvre sur le bruit de l'eau et les paroles de Godard (il y a chez Jaar un côté bobo élitiste incontestable mais qui ne me paraît aucunement méprisant) avant que le morceau joue sur l'alternance entre des field recordings (ces voix d'enfants si appréciées dernièrement) et un piano d'une douceur incommensurable que n'aurait pas renié un Francesco Tristano ou le Black Noise romantique de Pantha du Prince. Un morceau onirique qui, sur une formule quelque peu différente, cloturera l'album.

       2.Colomb et son ambiance atmosphérique où la voix fragile de Jaar vient se poser avec grâce.

       4.Too many kids in the dust, hymne trip-hop qui m'évoque clairement les premières productions de Massive Attack par sa rythmique à laquelle viennent se greffer les cordes fragiles.

       5.Keep me there et son univers soul-jazz qui m'évoque Parov Stelar. Un morceau très beau qui n'est pas sans réveiller les souvenirs des meilleures compilations lounge.

       6.I got a, son poème du dadaiste Tristan Tzara, sa voix soul digne de Grand Tourism et son univers à la frontière du hip-hop qui me rappelle les marseillais de Troublemakers.

       8. Space is only noise if you can see, superbe morceau de dark-pop à la Swayzak de Loops from the bergerie. Un morceau vénéneux avec ses lourdes basses.

       10. Balance her in between your eyes, sa lente introduction et la fragilité cristalline de la voix de Jaar.Un petit écrin d'un lyrisme absolu.

        13. Variations et sa rythmique hip-hop percutante.

 

    Ce Space is only noise témoigne de la richesse d'influences de Nicolas Jaar qui a su produire un album baudelairien qui symbolise parfaitement la société urbaine actuelle entre lumières et désenchantement.

 

Titres préférés:  8.Space is only noise if you can see

                         4.Too many kids in the dust

                         10. Balance her in between your eyes

                         13.Variations

 

 

 

Note  7  .   5      /     10

 

Sylphe

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 14:27

Heureusement qu’on a écouté un album sympa la semaine dernière. Retour dans les albums peu convaincants cette semaine avec Beady Eye. Formé en 2010 par Liam Gallagher, Gem Archer, Andy Bell et Chris Sharrock (soit quatre anciens Oasis !), la formation est connue comme « le nouveau groupe de Liam Gallagher ».beady-Eye-cover-album-300x300.jpg

 

C’est justement le qualificatif « nouveau » qui mérite toute notre attention. Deux sens possibles. Il peut s’entendre comme le « groupe suivant de Liam Gallagher après Oasis », auquel cas on ne trouve pas grand-chose à redire. En revanche, si on le comprend comme « la nouveauté innovante menée par Liam Gallagher », les choses se compliquent.

En effet, pas grand-chose d’inventif à se mettre sous la dent avec Beady Eye. Four letter words ouvre l’album à grands renforts de guitares et de voix canardisée de Gallagher. Ambiance qui se retrouve dans Beatles and Stones (titre où Liam chante d’ailleurs comme Lennon…), Bring the light, Standing on the edge of the noise ou Three ring circus. Pour le reste du CD, des ballades pop comme For anyone, Kill for a dream, Wigwam, The beat goes on ou The morning son.

Rien n’est totalement mauvais dans les 13 morceaux de Different gear, still speeding. Empruntant tour à tour aux Beatles (période album blanc), à Lennon et à Oasis (comme c’est étonnant), le groupe fait preuve à la fois de références musicales indéniables, mais aussi d’une belle mégalomanie en hissant leur ex-enveloppe d’Oasis au rang des Fab Four et de Lennon.

Références hautement savoureuses donc. Pourtant, Beady Eye se heurte à deux écueils de taille. D’une part, ils ne font que reproduire ces références, sans y ajouter d’éléments nouveaux, de petites touches musicales personnelles. D’autre part, ex-Oasis ou pas, les 51 minutes du CD sont un bon cran en dessous des productions mancuniennes précédentes, et carrément quelques étages sous Liverpool.

 

Résultat des courses : Beady Eye pond une sorte d’album de fausses reprises qui ne tranche jamais entre refaire du Oasis et assumer l’héritage auto-approprié des Beatles. On a donc l’impression d’être revenu dans la deuxième moitié des années 1990 pour écouter un album médiocre d’Oasis. Or tout ceci a déjà été fait : les années 1990 sont passées (puisque, signalons-le aux distraits, nous sommes en 2011), et Oasis a déjà fait des albums médiocres. Definitly Maybe était une petite bombe, Morning Glory a gâté un peu le tableau, et Be here now a été le commencement de la fin. A partir de Standing on the shoulders of giants… Bref, vous me comprenez.

D’aileurs, cette digression est symptômatique : alors que je chronique l’album de Beady Eye, je reviens sur Oasis. La boucle est bouclée, tout est dit.

 

Ecoutez donc Beady Eye une fois, pour voir. Ensuite, peut-être que, comme moi, vous retournerez écouter Definitly Maybe puis, moment d’extase, le White Album des Beatles.

 


 

Raf Against The Machine

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