Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 17:39

     Impossible pour cette semaine de ne pas vous présenter le nouveau clip de Massive Attack pour le titre Atlas Air, qui n'est pas sans rappeler le précédent Splitting the Atom. On pourrait même parler de suite directe sachant qu'il est de nouveau réalisé par Edouard Salier et que celui-ci a choisi d'utiliser les mêmes ingrédients, les mêmes techniques pour un résultat tout aussi efficace.

     Dans une ville futuriste très sombre et tout aussi chaotique que dans le premier clip, nous suivons cette fois-ci une bête étrange, mi-lapin mi-tigre, y semer le trouble. De nombreuses images, mots, ou noms apparaissent comme des messages subliminaux à percevoir d'abord, puis à interpréter. Et là, tout est possible. Ce qui est certain, c'est que ce titre qui fera partie d'un mini album caritatif au profit de l'association War Child (qui oeuvre pour les enfants victimes de la guerre) a une vidéo totalement représentative des effets terribles des conflits armés.

 

Emma

Partager cet article
Repost0
20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 12:58

       Vous connaissez très sûrement de vue la silhouette maigrissime ( résultat d'une maladie horrible, lecover_crop-copie-3.jpgsyndrome de Marfan) de Bradford Cox, s'exhibant sur la pochette de Logos, le dernier opus de son projet solo Atlas Sound. Bradford Cox  est avant tout la tête pensante du groupe d'Atlanta, Deerhunter. Un groupe qui sort en ces temps automnaux son quatrième opus Halcyon Digest, littéralement "sommaire paisible". Je suis assez peu spécialiste de ces américains- j'ai l'impression de toujours reconnaître d'emblée mes limites, qu'il est dur de s'intéresser à de nombreux styles musicaux et par conséquent de ne pas pouvoir (et vouloir) trop se spécialiser - et garde juste en mémoire le très bon Microcastle en 2008 qui faisait la part belle à la pop atmosphérique.

     Vraisemblablement Deerhunter a décidé de prolonger ses accointances avec une pop ciselée à l'extrême et confirme le renouveau de la pop cette année. D'emblée 1.Earthquake nous envoie sur une piste fallacieuse avec un rythme down-tempo, quelques accords se répétant à l'identique et la voix particulièrement angoissante de Bradford Cox. La tension est palpable dans la montée inexorable du titre et il faudra encore attendre quelques instants avant de toucher du doigt la paix promise par l'intitulé de l'opus. 2.Don't cry change de manière destabilisante le climat né de Earthquake, à renfort de guitares et de voix baignant dans la réverbe. A peine 3 minutes d'un titre résolument pop qui, s'il n'est pas particulièrement recherché, a comme mérite d'affirmer les prétentions pop de l'opus. 3.Revival, dans cette veine, est déjà largement plus convaincant, les choeurs se mariant à merveille avec les guitares presque noisy sur la fin.

     4.Sailing ravira tous les amoureux d'une pop aérienne et langoureuse, la voix de Bradford s'offrant dans son plus strict dénuement. Et là patatras encore une absence de transition qui picote les oreilles avec le single ultra-pop à la limite de la caricature 5.Memory Boy. Voix claire, univers frais qui réveille les souvenirs du dernier MGMT ( je pense aussi à Franz Ferdinand sur la fin du morceau mais là je ne vous en voudrai pas si vous n'en voyez goutte!). Arrive alors un des premiers grands moments de l'album avec l'excellent 6.Desire Lines, dont la basse entêtante aurait pu figurer sans le dénaturer dans le dernier opus d'Arcade Fire. Un morceau mélodique qui reste tout comme les choeurs entêtants de 7.Basement Scene qui illustrent un univers volontiers côtonneux.

     8.Helicopter emboîte parfaitement le pas à Basement Scene et s'impose comme mon titre préféré de l'opus. Des sons légers, aquatiques et une propension à nager dans les méandres de la réverbe qui évoquent pour moi les doux spectres de Caribou ou de nos fous furieux d'Animal Collective. Tout simplement superbe. 9.Fountains Stairs laisse, quant à lui, plâner The Velvet avec un riff de guitares volontiers plus rock. Cette inspiration plus rock sera confirmée avec 10.Coronado qui saura vous surprendre avec son saxo anachronique.  L'album se clôt sur un nouveau morceau de bravoure avec le très bon 11.He would have laughed, hommage au regretté Jay Reatard. Dan Snaith appréciera à juste titre ce morceau digne du bijou Swim.

    Deerhunter a donc su pleinement me charmer, et ce malgré mon intérêt plus que variable pour la pop. Les titres faisant honneur au versant ambient/atmosphérique sont de vrais petits bijoux.

 

 

Sylphe
Partager cet article
Repost0
17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 19:34

      Avec ce titre que Jésus Christ aurait très certainement peu apprécié, le club de gym des mangeurs de pains cover_crop-copie-2.jpgHarrys est de retour. Ou comment en une phrase toucher d'entrée le fond en terme de jeux de mots de haut vol... Plus sérieusement, après un premier opus éponyme en 2008, voilà le retour du quatuor norvégien Harrys Gym, trois hommes entourant de tous leurs soins la fragile et nordique voix de Lise Frokedal. Un album produit par l'omniprésent James Rutledge qui a déjà travaillé avec quelques groupes de seconde zone tels que Bloc Party, Grizzly Bear, Late of the pier, The Kills ou encore Radiohead...

    Pour tenter de définir le son de cet opus me viennent les noms de Bat for Lashes, Royksopp ou une Fever Ray qui aurait tourné le dos à ses démons chamaniques. Disons une électro-pop plutôt éthérée qui sait jouer sur les contrastes entre la belle voix de Lise et un univers instrumental plus dense qu'il n'y paraît aux premières écoutes. Le début de l'opus est d'une luminosité frappante, 1.Old Man fait la part belle au chant avec une rythmique qui m'évoque un titre du premier opus d'Arcade Fire ( mais là, je reconnais une certaine flemme -ou hommage déguisé aux grèves du moment- qui m'a absolument empêché de rechercher le nom du titre). 2.The Visitor et 3. Mountains participent de cette même volonté d'apaiser l'auditeur et de le préparer à une suite d'album plus hétérogène et instable.

     4.No hero surprend agréablement avec son introduction IDM qui rappelle que la Norvège de Harrys Gym n'est définitivement guère éloignée de la Suède du Royksopp des débuts.  Drums et guitares qui enveloppent avec grâce la voix de Lise, drums qui se montreront de nouveau à leur avantage dans 5.Extraordinary Girl, titre qui sonne très Natasha Kahn. Les guitares se démarqueront, quant à elles, dans l'excellent 7.The Ring, volontiers tenté par les sirènes rock.

     8.Sailing home s'impose comme un des autres titres majeurs de l'opus, la douce introduction se laissant peu à peu submerger par les couches de sons. Une superbe montée en puissance comme je les aime. La fin de l'album prolonge le voyage nordique tout en simplicité pour faire de cet album un joli moment de poésie norvégienne.

 

Sylphe

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 00:00

En ces temps de manifestacion un titre ô combien révolutionnaire sorti en 1988 "Salut à toi" des Béruriers noirs. Les Ogres de Barback ont repris ce titre il y a plus d'un mois lors d'un concert surprenant en duo avec une harmonie de 70 musiciens. La réaction de la foule a été magique, une très forte émotion, le texte a encore une telle raisonnance aujourd'hui ! Impossible de trouver cette version, toutefois j'ai déniché une vidéo, les Ogres en duo avec les Hurlements d'Léo : 10 min (!) de chair de poule.


Salut à toi !
Clairedelune
... et mort aux cons !
Partager cet article
Repost0
16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 13:51

En 1964, Lou Reed rencontre John Cale. Le New-yorkais et le Gallois fondent un groupe au nom changeant, avant de se stabiliser sur le Velvet Undergroud (VU), inspirés par le titre d’un bouquin sur le sado-masochisme. Déjà tout un programme. Le groupe décolle réellement en 1965 : première démo, premiers concerts en formation définitive et surtout entrée à la Factory d’Andy Warhol. Le premier album The Velvet Underground & Nico (1966) dit « à la banane » (tout un programme encore) et le second, White Light/White Heat (1967), sont expérimentaux et, pour tout dire, parfois inaudibles. Disons qu’il faut vraiment en vouloir pour se passer White Light en boucle.256863_1_f.jpg

Le départ de John Cale (ou plutôt son éjection par le toujours sympathique Lou Reed) et son remplacement par Doug Yule vont clairement réorienter le VU sur un terrain plus pop. En témoignent The Velvet Underground (1969) et la tournée qui s’en suit. Tournée enregistrée en grande partie par des fans avec un magnéto sous le bras. Les bandes seront récupérées dans les mois et les années suivants. Elles paraîtront sur quelques bootlegs, mais aussi sur deux albums officiels : 1969 : The Velvet Underground Live (1974), dont il est question aujourd’hui, et The Quine Tapes (2001).

Que vaut donc le CD du jour ? Tout est affaire de goût. Les fans de la première heure du VU regretteront amèrement l’absence de Cale, de Nico, des performances SM accompagnant le son et de l’ambiance bordel foutraque de la Factory warholienne. Les autres aimeront peut-être, ou encore trouveront que le son est « vraiment trop pourri, ça craint un max ». Il n’empêche que tous ces titres sentent bon le live pirate mais en fait officiel.

Mettez l’album dans vos oreilles, fermez un peu les yeux et vous vous croirez au fond d’un bar bien crasseux et enfumé où un petit groupe pas manchot déroule des morceaux interminables. Les deux accords de Waiting for my man sont imparables, l’énergie répétitive de What goes on ou Sweet Bonnie Brown est étourdissante, la version acoustique de Sweet Jane délicieuse. New Age donne l’impression de ne jamais finir et Rock’n’roll sent bon le groupe de lycéens qui défénestre les classiques le weekend au fond d’une cave. Je pourrais encore vous citer le très beau Pale blue eyes, ou vous dire que White Light/White Heat est livré dans une version enfin supportable. Ou encore arguer de la double présence de Heroin, un des morceaux phares du VU, dans deux versions qui font frissonner les tympans.

Je pourrais vous dire tout ça, mais l’album se suffit à lui-même. Ce n’est sans doute pas un enregistrement exceptionnel (techniquement et musicalement) et la pochette peu ragoûtante livre son lot de doutes, mais j’aime y revenir régulièrement. 1969 : The Velvet Underground Live est un album refuge, un son qui me fait du bien. Ce qui est encore meilleur, c’est qu’il s’agit d’un double. Quand la première galette s’achève, la deuxième reste à venir. On y retourne ?

 

Raf against the Machine

Partager cet article
Repost0
14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 08:00

        Promis je ne parlerai pas dans cet article du passé trip-hop prestigieux de notre cher Adrian Thaws etcover_crop-copie-1.jpg ne citerai pas Maxinequaye. Mon état d'esprit avant l'écoute de ce nouvel opus du bad-boy de Bristol est disons plutôt mitigé: à la fois optimiste car j'avais trouvé Knowle West Boy plutôt encourageant comme retour en studio et tout aussi sceptique après la performance assez désastreuse subie en juin aux Trois Eléphants.

       D'entrée, 1.Every Day tend à me rassurer. Une belle voix féminine en la personne de la nouvelle égérie Franky Riley, une rythmique down-tempo et la voix rauque en fond de Tricky. Un harmonica qui vient légèrement contrebalancer le climat sombre de ce premier titre pour lui éviter de tomber dans l'excès, et ce malgré les chants des esclaves noirs qui apparaissent sur les dernières secondes. Changement total de programme avec un titre assez désarçonnant, 2.Kingston Logic qui reprend un sample du Technologic de Daft Punk. On fronce un peu les sourcils en trouvant la tentative franchement osée, mais le titre tient plutôt bien la route et se montre particulièrement entraînant. Pas le temps de se poser que Tricky emprunte de nouveau une nouvelle voie, chose qu'il fera sans cesse (trop?) dans l'album. 3.Early Bird baigne dans un climat jazzy envoûtant qui colle parfaitement à la voix et à l'univers de Tricky, la tentative sera reprise avec succès par 6.Come to me.

      4.Ghetto Stars, son univers anxiogène à souhait et volontairement grandiloquent, vient nous gifler violemment la face. Le chant de Tricky fait froid dans le dos, le titre s'insinue irrémédiablement dans nos veines. Une fulgurance dont seul Tricky a le secret. 5. Hakim, en référence au featuring d'Hakim Hamadouche alias Rachid Taha, apaise quelque peu le climat en nous emmenant dans un morceau fort original alliant Maghreb et hip-hop. Je ne suis pas pleinement convaincu mais je ne peux tout de même qu'apprécier la prise de risque.

     7.Murder Weapon et sa reprise du thème de la série télévisée Peter Gunn me prend de nouveau de court. Un morceau particulièrement catchy, au contraire du dispensable 8.Time to dance qui n'apporte rien avec son univers lumineux en totale inadéquation avec le reste de l'opus. Il ne reste finalement plus que le très bon 9.Really Real à se mettre sous la dent pour finir tant 10.Bristol London et son hip-hop/ragga style fait tâche... Longtemps j'ai cru avoir récupéré un fake, c'est dire... Un Really Real qui baigne dans un écrin de noirceur, malgré un chant volontiers plus pop et facile d'accès. Ne cherchons malheureusement pas un onzième titre car Tricky s'est singulièrement bien moqué du monde en nous pondant un opus de 29 minutes, ou comment mépriser son public. En artiste instable qu'il est, Tricky sait bâcler un concert ou se contenter de donner une petite demie-heure de son à son public mais c'est ce qui fait finalement son charme assez vénéneux. Finalement, la déception de la durée est vite oubliée, Tricky a encore été capable de viser juste et cet album trouvera une bonne place dans la discographie déjà longue de l'Anglais.

 

Sylphe

Partager cet article
Repost0
13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 16:35

     Pour cette semaine, je retourne à mes premiers amours et aux réalisateurs du tout premier clip que je vous ai présenté en 2009, Fuck You de Lily Allen. En effet, c'est au même collectif parisien AB/CD/CD q'Uffie a fait appel pour son nouveau single Difficult, issu de l'album Sex Dreams and Denim Jeans.

    Gardant comme fil rouge l'idée de la chanteuse qui progresse tout au long du clip, on voit ici Uffie marcher le long d'un couloir de lycée et passer régulièrement des portes battantes. Chaque franchissement nous ramène au point de départ et, en même temps, fait évoluer le décor et l'ambiance. Cette scène qui se répète à l'infini est en parfaite adéquation avec le côté répétitif de la chanson. Le titre se déroule ainsi en suivant les pas de la chanteuse, qui semble bien savoir où elle va jusqu'au brutal retour en arrière et au stop final.  

     Nombreuses interprétations sont possibles. Selon moi, une belle métaphore des "difficultés" de la vie avec toutes ses embûches à éviter ou à surpasser, cette constante évolution à laquelle on doit toujours savoir s'adapter et surtout apprendre à ne jamais se décourager ou fuir devant les problèmes rencontrés...

Emma

Partager cet article
Repost0
10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 14:34

       Pour profiter du temps ensoleillé actuel rien de mieux qu'une bonne petite compilation qui met en avant tout ce qu'on a aimé écouter ou réécouter depuis début septembre. A consommer sans modération!

 

1. Gravity d'Abberline, groupe toulousain en devenir dont on vous parlera prochainement.

2. Finn Bikkjen de Casiokids, de la pop à la sauce norvégienne

3. Fuck you de Cee-Lo, morceau qui donne envie de ... danser

4. I walked du magicien Sufjan Stevens

5. Heart de You! de la pop-rock française sans complexe

6. Comets de Cocoon et sa douceur folk imparable

7. Cold Love de Ghinzu, morceau de rock pur que je n'arrive plus à me sortir des oreilles

8. Lawn Knives de Gobble Gobble, pépite électro bruitiste

9. Ghetto Stars de Tricky, fulgurance du dernier opus

10. Pigeons de The Hundred in The Hands, électro-pop soyeuse

11. Unholy Thoughts de Kele, hommage à Bloc Party

12. Snow and taxis de Gold Panda, de la chill-wave en apesanteur

13. Hall de Baths, THE pépite électronica

 

Sylphe

Partager cet article
Repost0
10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 12:31

Dans la série "je ne sais pas si je préfère l'original ou la reprise" j'ai nommé la magnifique chanson The man who sold the world. Chanson éponyme de l'album de David Bowie en 1970, elle a été mise au goût grungie des années 90' par Nirvana en 1994 dans leur MTV Unplugged in NY.

A dire vrai les deux versions me plaisent donc impossible de choisir, je vous mets les deux vidéos...

 

Clairedelune
Partager cet article
Repost0
9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 12:18

Le buzz de la semaine passée étant débuzzé (oui, Bertrand Cantat est remonté sur scène, il sait toujours chanter et se bouger, il rechantera le 13 octobre à Mérignac avec ses potes de Eiffel), deuxième CD sommet-charnière des Noir Désir.

Avec Des visages des figures (2001), Noir Désir atteint un nouveau sommet créatif. Oublié le dyptique années 90 fait de Tostaky (1992) et du 666.667 Club (1996), au son des grosses guitares, des rythmiques qui envoient et de l’énergie brute de décoffrage. Des visages des figures prend un tournant assez radical qui en déconcertera plus d’un. Pas moi. 61hmBJdSIRL._SS500_.jpg

Autant être clair et direct : j’ai adoré cet album, je l’adore toujours. C’est à mon goût un des meilleurs albums. Un des meilleurs parmi quoi ? Un des meilleurs tout court.

Son ouverture avec L’enfant-roi tranche totalement avec le passé. Autant Here it comes slowly (sur Tostaky) était pêchu et dévastateur, autant 666.667 Club (sur l’album éponyme) était riche et gras, autant L’enfant-roi est discret mais entêtant. La boucle de guitare de Sergio s’installe tranquille dans tes oreilles pour ne plus te lâcher. Suit Le grand incendie, qui nous rappelle pour toujours que ce CD est sorti le 10 septembre 2001, soit 24 heures avant le grand incendie new-yorkais qui a changé le monde à jamais. Le vent nous portera est une merveille de finesse et d’intelligence textuelle, avec Manu Chao en guest-guitare. Vient un texte de Ferré, Des armes, que Cantat s’approprie et fait sien, comme tous les titres non-noirdésiriens qu’il approche. Implacable et magnifique.

L’appartement, pesant comme un Portishead, tombe comme pour mieux rehausser le céleste Des visages des figures, à mon sens un des plus beaux titres du groupe. Son style 1, guitareux à souhait, fait soudain l’effet d’un retour en arrière, alors que Son style 2 nous ramène illico au Noir Désir nouveau. Avec les trois derniers titres, A l’envers à l’endroit, Lost et Bouquet de nerfs, on croit filer tout droit vers la résolution de ce labyrinthique et richissime opus. On croit seulement.

Le dernier morceau (qui porte bien son nom, un vrai morceau bien consistant de 25 minutes) aurait pu être à lui seul un mini-CD. L’Europe est une plongée hallucinante dans ce que le Noir Désir nouvelle mouture sait faire de mieux : un texte incroyable, une trame musicale vertigineuse, une collaboration avec (excusez du peu) Brigitte Fontaine. 

Alors Des visages des figures album sommet, parce que Noir Désir n’a jamais été aussi bon que sur ces 12 titres. Moi, en tout cas, je ne les jamais tant aimés. Album charnière parce que Noir Désir prend un vrai tournant artistique avec bonification au passage. Des visages des figures laisse préfigurer le Noir Désir futur : textes toujours plus poétiques, engagés, aériens et travaillés, musique élaborée faisant la synthèse entre le rock, le trip hop et les musiques du monde. 

Ce Noir Désir futur viendra ou ne viendra pas. A voir. Tous ceux qui ont connu la même excitation que moi à la première écoute de chaque nouvel album du groupe ne peuvent que l’espérer. Et tous ceux qui ont vécu le phénomène en concert ne peuvent qu’en rêver… « On se relève de tout même des chutes sans fond. Nous avons su monter nous avons su descendre, nous pouvons arrêter et nous pouvons reprendre... » (L’Europe, Bertrand Cantat, 2001)

  

 

 


 
 

 Cette semaine, deux fausses vidéos : du son sur image fixe (!), dégoté sur la Toile... Régalez vos oreilles !

 

Raf against the Machine

Partager cet article
Repost0