Un blog axé sur la musique indépendante, de l'électro au rock, en passant par le krautrock, la pop et tant d'autres. Une seule envie, partager des coups de coeur.
Cela fait bien quatre mois que Swim tourne régulièrement sur ma platine
mais j'attendais de m'être totalement approprié cet
album qui réclame de nombreuses écoutes avant d'écrire dessus. J'attendais aussi avec impatience leur performance scénique en guise de déclic et chose fut faite avec leur live à la Route du Rock.
Par une soirée bretonne placée sous le signe de l'humidité hivernale (expression qui frise le pléonasme), Caribou a en effet su réchauffer les lieux et parfaitement adapter un album brillant par
la minutie de ses sonorités en une belle machine à danser.
Derrière Caribou se cache le canadien Daniel V. Snaith, prototype parfait du geek possédant un doctorat de math qui me fait penser au chanteur de Le Loup. Swim est son troisième opus après The Milk of human kindness en 2005 (que votre envoyé spécial es musique n'a jamais écouté) et le psychédélique Andorra en 2007 (tapez Melody Day cela vous rappelera des souvenirs). Avant de parler de l'album on peut avant tout décerner un prix incontestable à Caribou: le prix du revirement de carrière tant Swim explore une nouvelle voie artistique qui allie l'électronica de Four Tet à l'électro-pop mélancolique des Hot Chip.
1.Odessa contient en lui la recette intégrale du succès de cet opus. Un univers instrumental tout en boucles et en sons divers appliqués avec une maîtrise parfaite qui fait la jonction parfaite entre la pop et l'électronica auquel vient s'ajouter la voix tout en retenue de Daniel Snaith. Une voix toujours en arrière-plan qui s'effacera régulièrement car les instruments sont déjà utilisés comme des voix. Passé ce sublime Odessa, le titre éponyme 2.Sun vient nous donner une belle leçon d'électro minimale à peine voilée par la psalmodie du titre pendant tout le titre. Le reste de l'album coule doucement en nous, 4.Found out brille par sa mélancolie, 5.Bowls par son instru faisant les yeux doux à la house. 6.Leave house, mon titre préféré, s'impose par son rythme électro-pop entêtant savamment appuyé par un chant moins lascif et plus affirmé. Difficile de ne pas sentir le spectre de Hot Chip rôder dans les alentours. 7.Hannibal et sa structure complexe démontre définitivement que l'électronica colle à merveille à la peau de Caribou alors que le titre final 9.Jamelia, porté par le chant de Luke Lalonde (Born Ruffians), nous laisse une belle dose de douceur pop.
Sans conteste, cet album de Caribou fera partie de mon podium électro-pop 2010. Maintenant vous savez ce qu'il vous reste à faire...