25 août 2010
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Troisième escale de ce road-trip musical de la semaine avec un mastodonte de la
scène électro en la personne d'Anders Trentemoller et
son nouvel album (enfin paru depuis début juin tout de même) Into the great wide yonder. J'avais laissé notre sommité danoise après son époustouflant The Last
Resort (2006) qui sonnait comme l'un des albums-phare de la décennie électro, oubliant de jeter une oreille à son Harbour Boat
Trips (2009), playlist plus rock sensée accompagner tout voyage au pays des Vikings. J'en ai très clairement des regrets et courrai voyager avec Trentemoller, tant ce nouvel opus confirme
le talent de ce bidouilleur de sons, multi-instrumentaliste de génie ( pour cet opus, Anders joue lui-même tous les instruments... ça laisse pantois).
D'entrée, 1.The Mash and the fury nous plonge dans un
écrin de velours noir et on se sent directement happer par une atmosphère vénéneuse et obscure. Les fantômes d'Ez3kiel et Fever Ray viennent à rôder pour nous envoûter et c'est toute la
mélancolie de l'électro scandinave qui s'impose. Un titre très sombre, à peine allégé par un joli intermède de violons en son sein. Du Trentemoller dans le texte, quand surgit le superbe
2.Sycamore Feeling qui finit de nous désarmer définitivement. Même climat mais apparition des guitares (fait assez nouveau chez le danois) et surtout de la voix on
ne peut plus sensuelle de Mary Fisker. Et oui, tel un Tricky dans la démarche, Trentemoller s'appuie pour cet opus sur des voix féminines ( à l'exception du chanteur de The Guillemots
qui apparait dans 9.Neverglade) qui ne dénaturent pas l'ambiance de l'opus. Le timbre de Fisker, ainsi que le rythme plus contemplatif, font de ce titre un bel hommage voilé aux meilleures années
du trip-hop.
S'ensuit 3.Past the beginning, titre plus aérien avec son
utlisation des guitares sonnant Air. Légèreté de façade tant la tension est palpable et évoquée par des sons discordants et une batterie agressive. C'est un des traits de cet opus cette attirance
pour un son plus noisy, ce qui se ressentira très fortement dans 6.Haxan par exemple. Passé 4.Shades of marble, morceau de dub aquatique digne de Warp,
5.Even though you are with another girl et la voix d'une des chanteuses de Darkness Falls ( Josephine Philipp vraisemblablement mais information à vérifier) nous
mettent de nouveau à genoux de plaisir. Rythme plus down-tempo, les steel-drums qui laissent peu à peu leur place aux violons langoureux, un morceau s'insinuant délicatement en nos veines.
Simplement beau et plus chaud que les deux morceaux suivants 6.Haxan et 7. Metamorphis qui offrent un son électro plus froid que ne
font que confirmer les choeurs fantômatiques de 6.Haxan. Tendance légèrement noisy et la vague impression de parcourir de nouveau les contrées polaires explorées
dernièrement par Ben Froast.
8. Silver Surfer Ghost Rider Go nous offre encore une énième
surprise par son rythme effréné qui se veut résolument drum'bass. Un titre qui dénature quelque peu au sein de cet opus. La fin de l'album a quelque peu de mal à tenir le niveau de qualité de
l'ensemble, pour ce qui restera le seul bémol que j'apporte à l'opus. La voix de Fyfe Dangerfield ne colle pas trop à l'univers de Trentemoller dans 9.
Neverglade. 10. Tide clot ce bijou de Into the great wide yonder tout en douceur, telle une trouée du soleil au milieu de ce
ciel ébène. Une voix féminine résolument plus pop qui donne une ampleur majestueuse au titre sur sa fin.
Avec cet opus finement ciselé et témoignant d'un souci de la production invraisemblable
Trentemoller s'inscrit comme un artiste prédominant de la scène électro, dans son sens le plus large.
Sylphe
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Musiques actuelles
24 août 2010
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08:00
Presque trois ans après l'excellent Dystopia, voici nos
amis australiens de retour, épaulés par le producteur
Chris Moore ( TV on the radio, Yeasayer...) pour leur deuxième opus intitulé The Crystal Axis. Un bref aperçu était déjà apparu dans la compilation Maison Kitsuné 8
avec le titre This new technology qui laissait augurer une somptueuse électro spatiale dans la lignée directe du premier album.
Avant de se lancer dans l'écoute veillez bien à vous prévoir un bon laps de temps car le menu
proposé est plus que copieux avec 19 titres pour presque 1h15 d'écoute. Certes il convient de relativiser car sur la fin on peut retrouver 5 titres tirés du premier album dans des
versions quelquefois différentes comme l'acoustique 16. Road to recovery acoustopia ou le remix surprenant de 17.Into the galaxy par
Metronomy. C'est peut-être justement un des principaux reproches que je peux faire à cet album qui, pour moi, s'étale trop et aurait mérité d'être davantage condensé. Ce qui se ressent
d'autant plus que cet opus est très homogène et ne regorge pas autant que Dystopia de titres-phares incontestables. Je reconnais donc volontiers une légère pointe
de lassitude qui peut apparaître sur certaines écoutes, malgré mon accord total avec la musique.
En effet, The Crystal Axis est une belle réussite
instrumentale. Gardant les synthés spatiaux dignes d'une série de science-fiction qui avaient fait le succès du premier opus afin de créer des atmosphères mystérieuses, Midnight Juggernauts
a de plus privilégié à une électro assez froide une veine plus électro-pop sans se dénaturer. Les fans du premier opus - dont je fais très clairement partie- savoureront ainsi avec plaisir
l'introduction angoissante 1.Induco évoquant une rencontre du troisième type du XXIème siècle croisée à un relent de Virgin Suicides,
le single 4.This new technology et ses synthés imposants semblables à des orgues ou encore le plus sombre 10.Dynasty.
Peut-être se montreront-ils plus méfiants face à la tentation électro-pop digne du premier MGMT qui
étreint nos Australiens (ou serait-ce une tentative de solidarité nationale avec Empire of the Sun? ) mais celle-ci s'avère vite savoureuse. Il paraîtra difficile de résister au refrain
dévastateur de 2.Vital Signs qui évoque les tubes du premier opus, à la sucrerie pop 3.Lifeblood Flow -choeurs à l'appui ou au très
MGMT 6.The great beyond qui se permet même de faire un appel du pied sur la fin au rock comme 5.Lara vs the savage pack. Certes, il
faut reconnaître que Midnight Juggernauts ne fait pas mouche à tous les coups et peut tomber dans les excès pop avec 9.Winds of fortune et ses choeurs d'une naiveté
quelque peu désarmante.
Finalement l'équilibre entre l'électro et la pop est plutôt juste et cet opus se consomme avec
aisance. Méfiance tout de même pour la suite, espérons que Midnight Juggernauts ne se tournera pas exclusivement vers la pop pour plaire aux foules...
Sylphe
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Musiques actuelles
23 août 2010
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08:00
Avant d'entamer dès la semaine prochaine son nouveau rythme de croisière qui
sera présenté dans un post ô combien alléchant, le blog
se réveille en douceur de ce long et doux intermède vacances avec une semaine chargée qui dévoilera les albums savourés pendant l'été. 7 jours, 7 découvertes plus ou moins récentes,
rien que cela pour charmer vos papilles auditives. Aujourd'hui tous les honneurs reviennent à un duo français empreint d'une belle fraîcheur, composé de Nili Hadida alias Lilly Wood et de sa
piqure préférée Benjamin Cotto.
Après un EP intitulé Lilly Wood and the what? que j'avais
paresseusement laissé passer, je découvre ce groupe exclusivement par le biais de ce premier album. Avant de tenter d'approfondir quelque peu, on peut qualifier le style de l'opus d'électro-pop
et d'emblée souligner la sublissime voix de Lilly qui est pour beaucoup dans le plaisir simple ressenti à l'écoute de cette pépite estivale. On verra au travers de cette découverte en quoi
l'album, sous ses airs innocents, se montre en réalité plus ambigu par ses textes. Mais plongeons vite dans les titres avant de rédiger la caricature d'une introduction de dissertation! (
pas facile de se remettre à l'écriture après deux mois de mise en stand by du cerveau et du poignet ).
1.Hey it's ok est une ouverture résolument pop s'appuyant sur
la voix suave et sensuelle de Lilly qui saura tout au long de l'album moduler et varier son chant. La preuve en est avec 2. No no (kids) qui sonne plus rock et je
dirai même plus funk. L'univers instrumental me fait penser à du Gossip apaisé et Lilly démontre à travers des paroles cyniques un coffre très intéressant. Le syndrome Beth Ditto refera surface
dans une même optique avec l'excellent 6. My best.
Surviennent mes deux titres préférés de l'album, titres diamétralement opposés dans leur
style mais joliment complémentaires. Tout d'abord la sublime sucrerie pop 3.Down the drain portée par un refrain accrocheur et qui surprend par le contraste entre
un univers instrumental cultivant l'innocence et des paroles assez âpres ( " Why don't you rape me now, and hit me now / Make me feel like I'm nothing at all"). Et que dire de la somptueuse
ballade folk 4.Cover my face où la voix de Lilly sait se faire plus rocailleuse et touchante au milieu d'une instrumentation dénuée de toute fioriture? Cette
attirance folk réapparaîtra avec 11. Hymn to my invisible friend et le très bon 10.Time is near qui s'écoute les yeux fermés.
Passées les jolies flûtes de 5.Prayer in C et le très bon
7.Water ran qui par son rythme down-tempo n'est pas sans rappeler Morcheeba, 8.Little Johnny s'inscrit comme le dernier titre-phare
de l'album. Morceau très doux s'appuyant sur des choeurs et une instrumentation électro-pop qui me replonge dans Happiness de Schuller.
Ce premier opus est une bien belle découverte et mérite de s'y arrêter si vous recherchez un
plaisir simple à la Angus et Julia Stone. Vivement le prochain!
Sylphe
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Musiques actuelles
4 juillet 2010
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08:00
Pour ce premier dimanche de Juillet une reprise en mode "classique". Maxence Cyrin, pianiste de talent
reprend la très belle chanson rock "No cars go" d'Arcade Fire. Ce n'est pas la première fois que la musique classique s'essaie à reprendre des grands titres rock, pour
exemple Scala & Kolacny Brothers, une chorale féminime belge, a repris sur une dizaine
d'albums de très grands titres en leur donnant une dimension lyrique ce qui permet (parfois) de redécouvrir certains tubes comme "Can't Get You Out Of My Head" de Kylie Minogue, dont la
reprise est formidable. Maxence Cyrin quant à lui, a sorti deux albums (en 2005 et 2009) de reprises , certaines valent le détour, d'autres sont un peu décevantes (comme "Where is my
mind"). Toutefois, sa version de "No cars go" reste intéressante. Sans être
surprenante elle met en valeur la qualité mélodique de la chanson des canadiens.
Cet article n'est peut-être après tout qu'un alibi pour réécouter la version originale qui, à mes yeux, est une
des plus belles chansons de ces dernières années.
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29 juin 2010
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Il est certains raisonnements d'esprit incongrus qui poussent à écrire des
articles que l'on aurait pu pourtant laisser de
côté sans s'en rendre compte. Après avoir rédigé le billet sur The Boxer de Kele, j'ai pensé naturellement au sublime Boxer de The
National et à ce High Violet que j'avais savouré sans trouver le temps d'en faire un article. Le manque de temps, mon éternel ennemi, en était la cause mais la
difficulté que j'ai à retranscrire la beauté de ce groupe américain s'avance aussi comme un argument décisif. Je vais cependant essayer de vous toucher deux mots de ce High Violet car il serait
fort dommageable que vous ne gâtiez pas quelque peu vos tympans avec ce très bel album.
La garantie première du succès de The National c'est avant tout la
superbe voix de baryton de Matt Berninger qui, à lui seul, porte certains titres comme 4.Little Faith ou 5.Afraid of everyone. Un
timbre de voix qui, pour situer davantage, peut rappeler celui de Tom Smith, le chanteur de The Editors. De cette voix tout droit sortie des cavernes se dégage de manière inhérente une douce
sensation de mélancolie facilement palpable dans 2.Sorrow.
L'orchestration est tout en simplicité, tel un écrin qui a pour seul objectif de
valoriser principalement le diamant qu'est la voix de Matt. De belles cordes (les violons de 10.England), une basse intense et une batterie qui sait se faire
percutante comme dans 6.Bloodbuzz Ohio ou la deuxième partie de 1.Terrible Love. Les rythmes sont lents, marqués du sceau de la
gravité mais il n'est pas rare de tomber sur des refrains plus "pop" et plus dynamiques comme dans 3.Anyone's Ghost et 9.Conversation
16.
Quelle que soit la flèche choisie, elle fait toujours mouche et cet album devient très vite
familier. Le plaisir ressenti à l'écoute de cet album est proportionnel à ma difficulté à en parler, donc courez vite l'écouter!
Sylphe
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Musiques actuelles
27 juin 2010
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Sophie Hunger, la douce et envoûtante chanteuse suisse reprend "Le vent nous portera"de Noir Désir.
Cette vidéo a été tournée à la fête de la musique 2009 dans les jardins du château de Versailles, le son n'est pas exceptionnel mais l'on perçoit très bien l'intensité avec laquelle Sophie Hunger
interprète cette magnifique chanson...
Published by Sylphe
24 juin 2010
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Lorsque j'ai appris que le frontman de Bloc Party, Kele Okereke, sortait son
premier album en solo c'est sans aucune hésitation
et avec une curiosité avide que je me le suis procuré. Une pochette plutôt surprenante pour un artiste doué d'une sensibilité aigue qui préfère se dépeindre en boxeur qui exhibe ses muscles
(certaines mauvaises langues diraient que Kele vise son nouveau public homosexuel...). A la production on retrouve XXXChange qui s'est occupé entre autres de The Kills.
On se lance à corps perdu dans l'écoute et c'est tout d'abord une
incompréhension médusée qui nous attaque avec le tryptique qui lance l'album. 1.Walk Tall, s'il a le mérite de surprendre, me déçoit avec ce beat de fond
electro-techno qui couvre totalement la voix de Kele. Et que dire de la soupe dance FM proposée avec 2. On the lam? Passons vite, 3.Tenderoni s'en sort lui un peu mieux dans cette veine dance FM qui fait penser au dernier album de Calvin Harris. Les foules devraient bouger leurs corps sur ce titre cet été
mais, en quittant Bloc Party pour ce projet, je pensais davantage que Kele allait choisir une voie plus intimiste. Fort heureusement la suite va s'avérer de bien meilleur aloi.
Première bonne surprise avec 4.The other side qui
voit le retour des guitares qui supplantent les synthés. Titre encourageant bien qu'inconstant, il annonce la première pépite de l'opus 5. Everything you wanted où
l'on peut apprécier toute l'émotion se dégageant de la voix chaude de Kele. C'est apaisé et cela réveille le fantôme de Bloc Party qui reste en filigrane sur toute la fin de l'album. 6.New Rules reste dans cette dynamique de douceur en offrant un joli duo de voix douces. Le tryptique du début paraît déjà si éloigné...
S'ensuit mon titre préféré 7.Unholy Thoughts que
n'aurait pas renié Bloc Party, au refrain addictif sur un rythme minimal. Superbe d'intensité. Que Kele veuille emprunter une voie plus électro pour son album solo n'est pas dans l'absolu
pour me déplaire, la preuve avec 8.Rise qui séduit par sa palette de sons et la complexité de sa structure ou encore le surprenant 9. All
the things I could never say. L'album se clot sur 10.Yesterday's gone, nouvelle déclaration d'amour à peine masquée à Bloc Party.
L'impression d'ensemble demeure finalement mitigée tant les tentatives de
trouver un son électro/dance restent assez décevantes à mon goût. Tous les meilleurs titres de cet opus sonnent Bloc Party et, au risque de déplaire, on est en droit de se demander si, sur un
plan purement musical et non personnel, ce projet avait une vraie justification.
Sylphe
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Musiques actuelles
21 juin 2010
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Ce clip a pour grande qualité de réunir tous les bons ingrédients présents dans
les clips déjà présentés. Prenons d'abord pour très bonne base le film d'animation à laquelle nous pouvons ensuite ajouter une parfaite harmonie entre le son et
l'image. Rajoutez encore à cela l'aspect totalement hypnotisant et psychédélique présent par exemple dans Surf Solar, ainsi que le panel de couleurs incroyable que l'on peut trouver dans
Brothersport d'Animal Collective. Et nous voilà immergés à la manière planante de Splitting The Atom dans un univers à la fois chaotique et coloré, une ville
peuplée d'animaux et autres êtres vivants, en perpétuels mouvements.
Voilà donc The Music scene de Blockhead, un clip tout aussi énigmatique que splendide !!
Emma
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dans
Clips
20 juin 2010
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Lilly Wood and the prick, nouveau venu dans l'univers pop folk français (leur premier album est
sorti fin mai 2010), reprend Santogold avec le fameux "L.E.S Artistes" .
Une très belle reprise toute en finesse. Un clip esthétique à l'extrême. Une belle
découverte.
Clairedelune
Published by Sylphe
13 juin 2010
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Une reprise plus récente pour ce dimanche. Une chanson phare du groupe britannique "Genesis" :
"That's all", qui date de leur album éponyme sorti en 1983, reprise avec brio par un groupe New-Yorkais "Clare and the reasons".
On retrouve dans leur interprétation la même rythmique soutenue, mais le son du synthé, typiquement daté années
80, est remplacé avec beaucoup de charme par des instruments à corde et à vent ,ce qui donne une tonalité très acoustique à ce très beau titre. Une bien douce reprise à écouter sans
modération.
Clairedelune
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