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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 19:39

         Underworld, le duo anglais composé de Rick Smith (machines) et Karl cover_crop-copie-13.jpgHyde (chant), n'est plus à présenter, lui qui sort la semaine prochaine son dixième opus avec Barking. Cependant, il est possible que, tout comme moi, vous n'ayez jamais véritablement écouté un de leurs albums en entier et connaissiez surtout le titre Born Slippy qui apparaissait dans la BO du film-culte de Danny Boyle, Trainspotting ( Si vous alliez citer La Plage comme film-culte, vous devez succomber au physique de Virginie Ledoyen exclusivement et par conséquent manquer sincèrement d'objectivité).  Un titre remis au goût du jour par les somptueux Get Well Soon avec la reprise Born Slippy Nuxx. Cette précision de ma méconnaissance de la discographie d'Underworld a valeur d'excuse pour les fans qui pourront avoir un jugement sur cet opus très différent du mien et qui se sentiront désarçonnés par mon avis.

      En effet, pour tout dire d'emblée, j'ai trouvé à ce disque un charme désuet, celui de l'électro de la fin des années 90. Les synthés paraissent sortis tout droit d'un grenier où ils étaient précautionneusement entreposés. Le son vient loucher, sans grand tact quelquefois, vers une euro-dance qui ne dépayserait pas sur une plage d'Ibiza et, à n'en pas douter, les fans de la première heure regretteront cette concession faite au grand public. Le problème, c'est que j'ai toujours préféré le résultat brut aux moyens employés en musique et cet album est tout simplement l'un de ceux qui me donnent le plus envie, en cette année 2010, de trémousser mes vaguelettes de bourrelets (auto-flagellation qui n'a pas lieu d'être tant vous imaginez bien que le rédacteur a un corps de rêve...). Certes, cet album pourra de temps en temps vous paraître un peu facile et surranné mais il insufflera en vous une belle dose d'énergie, énergie dont vous avez bien besoin pour affronter les difficiles levers mâtinaux de la rentrée.

    Pour le cocktail de vitamines, je vous conseille le tubissime 2.Always loved a film. Un beat de fond entêtant, une longue montée en puissance qui atteint son paroxysme avec un refrain dangereusement addictif. Tout simplement la recette d'un titre-phare des dance-floors, superbe mouture électro-pop. Prenez ensuite un petit shooter aux nuances plus rock avec 3.Scribble et sa rythmique dévastatrice, deux verres du plus mystérieux 5.Grace qui réveille les parfums d'une électro nordique. Une coupe de dance-floor avec 6.Between Stars avant de savourer les trois derniers verres de la soirée qui ne sont pas les moindres. 7.Diamond Jigsaw s'apparenterait à un joli petit verre d'Asti tant le refrain est "pétillamment" pop mais soudainement vous prenez conscience que vous êtes le Sam de la soirée (vous savez, celui qui ne conduit pas, ne s'amuse pas et doit supporter ses amis ivrognes qui veulent toujours uriner sur sa voiture au moment de rentrer ;) et qu'il va falloir arrêter l'alcool. 8. Moon in water et son chant féminin quasi-dicté réveille en vous un univers plus sombre qui sera sompteusement contre-balancé par le superbe 9.Louisiana, véritable ovni de l'album, slow lumineux.

     Désormais, il est temps de vous réveiller. Rassurez-vous, vous n'étiez pas Sam et vous n'alliez pas prendre le volant après plusieurs verres. Cependant, il est fort possible que l'ivresse sonore soit quant à elle bien réelle.

 

 

Sylphe

 

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 18:00

     Je ne sais pas exactement ce que je faisais en ce mois de mars dernier qui apparait comme une excellente cuvée concernant les clips vidéo ?! Après Ok Go et sa machine totalement incroyable, voici Hold Your Horses et leurs tableaux animés. Ce groupe franco-américain nous propose un blind test pictural à la fois frais et drôle pour illustrer leur titre 70 million. Ils recréent de nombreux tableaux célèbres de l'histoire de l'art, parmi lesquels La Cène de Léonard de Vinci, Le Radeau de la Méduse de Géricault ou encore Les Tournesols de Van Gogh. Certains sont parfaits de mimétisme, d'autres légèrement détournés et en deviennent très drôles. Mon coup de coeur va pour Le Cri de Munch qui revient à chaque refrain et qui, en contraste avec l'original, me fait vraiment sourire. Bonne révision à tous !

 

Emma

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 11:20

         Après Gossip in the grain en 2008, voici le retour pour son quatrième opus de notre barbu américain cover_crop-copie-12.jpgpréféré qui pour la première fois se met à la production. C'est aussi la première fois que Ray Lamontagne s'entoure d'un groupe, les Pariah Dogs, qui l'accompagne habituellement dans ses concerts.

        Le résultat est sans grande véritable surprise, tant l'homme à la voix chaudement rocailleuse reste fidèle à ses goûts et ceci est bien loin de nous déplaire. Par rapport au dernier album, déjà chroniqué dans ce blog, on peut tout de même percevoir une volonté de fuir encore plus les mirages de la ville ( 2.New York City's killing me) pour revenir aux sources de la campagne profonde américaine. 10 titres pour 45 minutes d'un road-trip musical digne d'Eddie Vedder, l'auteur de la BO d'Into the Wild. Passé un essai blues-rock à l'intro traînant légèrement en longueur (1.Repo Man), Ray Lamontagne s'empresse de réveiller les fantômes d'une folk tout en douceur, comme dans 5.Are we really through qui n'est pas sans évoquer un Ben Harper entouré de ses Innocent Criminals.    

         Après une première partie folk, la seconde met, quant à elle, davantage à l'honneur la country-folk. L'harmonica, notamment omniprésent sur l'excellent 9.Like Rock'n Roll and radio, tend à réchauffer encore plus s'il en est l'atmosphère de cet opus.

     Un album qui réjouira les passionnés de folk mâtinée de country (Raf against the machine fonce dessus) à n'en pas douter.

 

Sylphe

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 00:00

Pour commencer cette rentrée en beauté je vous propose de découvrir tout un album de reprises : rien que ça !

Bon il ne faut pas s'enflammer à mon avis ce genre de chose ne se reproduira que rarement !

Le groupe toulousain Pas de printemps pour Marnie (nom Hitchcockien à souhait) reprend, dans un album intitulé "Nuit Fièvre", treize titres des Bee Gees. Ce groupe n'en est pas à son coup d'essai puisque leur premier album sorti en 2008 reprenait les titres de My Bloody Valentine.

Ces reprises sont très electro-pop, un peu dans la veine Nouvelle Vague avec de l'electro en plus !

Pour vous donner envie une petite présentation video trouvée sur le net :

 

 

Pour ma part gros coup de coeur pour la reprise plus folk qu'electro de Stayin alive que je vous laisse découvrir...

Clairedelune

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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 10:54

L’heure du retour aux affaires bloguesques a sonné, il est donc de bon ton de célébrer la chose avec une cuvée double. Je vous propose donc de partager le dernier enregistrement de Goran Bregovic, pas sobrement intitulé Alkohol – Sljivovica & champagne, et sorti en 2009.

alkohol-copie-1.jpgQu’est-ce donc, me direz-vous, que cette histoire de sljivovica et de champagne ? 

Tous ceux qui ont eu l’objet CD en main ont pu lire le mot d’introduction de Bregovic. Il y conte l’histoire douce-amère de ses parents : un père alcoolique, bourré des années durant à la sljivovica (un bon tord-boyaux yougoslave) et largué par sa mère. Un père qui, de dépit, s’enfuit en désintox et devient sobre pendant 15 ans. Une mère qui meurt. Un père inconsolable qui, à la mort de son ex-femme, se réfugie du côté de sa Hongrie natale pour y planter un vignoble. Un vignoble champenois qui donne 1000 litres à l’année. 1000 litres de champagne que le père Bregovic sifflera pour sa conso perso durant les 20 années où il survécut à son ex-femme.

Et le résultat est là : un album dédicacé à ses parents qui produit son effet. Tantôt lourde et forte comme une sljivovica (Yeremia, Paradehtika, Trucker’s song , For Esma, Kerna mas), tantôt aérienne et pétillante comme une coupe de champagne (Venzinatiko, On the back-seat of my car, Ruzica), la partition de Bregovic est haute en couleurs. Elle est aussi très imagée : quoi de plus surprenant pour un artiste qui a fait ses armes dans la musique de films.

Et oui ! Si le nom de Bregovic vous dit quelque chose, c’est peut-être bien parce que vous l’avez vu au générique d’un film de Kusturica par exemple. L’incroyable bande son de l’incroyable Temps des gitans, c’est lui. Le cultissime In the death car d’Arizona Dream, c’est aussi lui. D’ailleurs, faites un test comparatif entre In the death car et On the back-seat of my car : y a comme un air de famille, non ?

Accompagné ici de son Orchestre des mariages et des enterrements, Bregovic livre un album festif et sympathique qui fait la part belle à la musique traditionnelle des Balkans. C’est vraiment du bon son, qui s’apprécie encore mieux en live. Si vous avez l’occasion de vivre ça, jetez vous sur les places, vous ne le regretterez pas.

Rendez-vous désormais tous les samedis, donc la semaine prochaine. En attendant, resservons nous quelques bulles.


Raf against the Machine

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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 20:10

        Un peu de légèreté avec un album d'abord beaucoup plus aisé que les derniers albums chroniqués, celui cover_crop-copie-11.jpgdes soeurs découpeuses new-yorkaises. Ce quintet s'était principalement fait connaître avec son deuxième opus Ta-dah en 2006 ( réécoutez I don't feel like dancing par exemple) et son son disco qui réveillait les fantômes des Bee-Gees. La troupe composée de Jake Shears (chant), Ana Matronic ( chant), Del Marquis, Babbydaddy et PaddyBoom revient donc avec ce nouvel album à la pochette fessue. Arguant leur "gay-attitude" , Scissor Sisters délaisse davantage la veine rock pour se tourner vers un son disco-pop-dance digne des années 80, avec la réelle volonté de faire danser sur les dance-floors. Ce n'est pas un hasard par conséquent si Stuart Price ( The Killers, Confessions on a dancefloor de Madonna...) se retrouve aux commandes de la production.

      On retrouve d'emblée avec 1.Night Work, le titre éponyme, les recettes du succès des new-yorkais. La voix aigue de Jake Shears digne de celle de Mika, une ligne de basse convaincante, des guitares affirmées et ces choeurs perpétuels qui font la marque de fabrique du groupe. Le voyage sur la planète pop 80's est parfaitement engagé, à coup de paroles assez crues- la simple lecture des titres de l'album est assez explicite. 3.Fire with fire ressemble à un très bon Robbie Williams qui aurait pris des substances psychédéliques (mince j'ai osé apposer "très bon" à côté de Robbie Williams, rien ne va plus) quand 4. Any which way, ses sirènes de pompiers et sa rythmique percutante, vient nous infliger une belle leçon de disco.

       Passons un 5.Harder you get (je vous avais prévenu pour l'explicite des titres) peu convaincant avec cette voix grave quasi robotique qui évoque les pires souvenirs de dance allemande, 6.Running out nous fait perdre haleine par sa rythmique et ses guitares. Allez savoir, je pense toujours à LCD Soundsystem à l'écoute de ce titre... 7.Something like this maintient un niveau de qualité élevé avec son ambiance plus électro-dance. Certes, les moyens sont un brin putassiers pourrait-on dire mais la recette fonctionne pleinement.

     Je finirai avec mes deux titres préférés de l'album, 10.Sex and violence qui peut surprendre par son côté kitsch  réveillant les souvenirs de la dance des années 90 mais qui possède un refrain hautement addictif. Enfin, 12. Invisible Light clot de bien belle manière l'opus avec l'acteur Ian McKellen - le Gandalf dans l'adaptation cinématographique du Seigneur des Anneaux - , militant invétéré des droits homosexuels, qui prête ici sa voix au milieu des choeurs.

     Un album rapide à savourer et qui répondra parfaitement à toutes les envies de danser. Que le kitsch disco-pop a de charme!

En cadeau, un clip tiré de Ta-Dah que je trouve particulièrement bien réalisé.
Sylphe

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 18:00

      Comme vous l'a si bien expliqué notre Sylphe national, pour cette rentrée le clip de la quinzaine se transforme en clip de la semaine ! C'est le mercredi, à présent, que je vous ferai partager mon coup de coeur en espérant toujours vos réactions ;) 

     Alors voilà, le premier arrive très tard comparé à la date de sortie du clip (mars dernier), et je ne sais pas encore comment j'ai pu passer à côté. Je me rattrape donc dès maintenant et vous oblige (un peu directif, je vous l'accorde) à visionner le clip de Ok Go This Too Shall Pass. Ce groupe américain avait déjà su se faire remarquer pour l'originalité de ses clips, notamment avec Here It Goes Again ou encore A Million Ways. Pour leur dernier clip, ils se sont entourés de James Frost et du collectif Syyn Labs afin de créer une énorme et incroyable machine. Une fois actionnée, les objets se bousculent, se heurtent, explosent et suivent leur chemin telle une cascade de dés (et oui, le domino day n'a qu'à bien se tenir). La captation a été réalisée dans un entrepôt de 2 étages dans le quartier de Echo Park (Los Angeles), après plusieurs mois de travail. Aucun montage, aucune coupure, un seul plan séquence filmé à la perfection, quelle performance !

     Mes mentions spéciales : la mélodie des verres, le lacher de parapluies, le final explosif et la très belle coordination avec le son. A voir et surtout à revoir !

 Emma 

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 08:19

       Tout en haut de mon podium musical figure un septuor montréalais mené par un couple enviable Réginecover_crop-copie-10.jpg Chassagne - Win Butler sur lequel je n'ai jamais osé écrire car il me paraît peu naturel de retranscrire les sensations ô combien fortes à l'écoute de leurs opus.  Tout le monde bien sûr connaît Arcade Fire désormais après deux superbes albums, l'enchanteur Funeral (2004) que je classe dans les tout meilleurs disques de la décennie et le brin trop grandiloquent Neon Bible (2007). De nouveau c'est une performance live qui s'avère être le déclic de l'écriture tant j'ai pu savourer une nouvelle fois le souffle épique qui traverse leurs concerts avec ce nouveau concert à Rock en Seine. Un souffle épique qui n'a pas laissé de marbre les cieux qui l'ont sauvagement fait savoir et nous ont écourté notre plaisir d'une demie-heure. Fichus cieux, au moins ils s'étaient montrés plus respectueux du talent lors de leur premier passage à Saint-Cloud en 2005.

      J'avais, jusqu'en ce début d'août, religieusement attendu la nouvelle mouture d'Arcade Fire, résistant aux sirènes de la tentation des nouveaux titres parus sur le net. Bon allez, j'avoue un petit mensonge: j'avais écouté le single Month of May et avais été horriblement déçu, ce qui avait été un véritable vaccin pour la suite.  Arrive donc ce nouvel opus qui, dans une démarche digne de Springsteen, veut mettre à l'honneur la banlieue nord-américaine comme l'indiquent le titre et la pochette qui nous exhibe une voiture garée face à un pavillon digne des séries américaines de notre adolescence. Je me passerai des effets de suspense, silences et points de suspension en tout genre pour affirmer d'emblée que nos Canadiens ont de nouveau frappé fort avec ces 16 titres et 64 minutes de plaisir - menu un poil trop copieux il faut le reconnaître.

      On retrouve les éléments habituels propres à leur son avec quelques évolutions. Au niveau du chant, il est à noter que Win Butler est plus présent au détriment de Régine Chassagne. Certes, le chant de Win se fait de plus en plus assuré mais je regrette quelque peu la légère mise à l'arrière-plan de Régine. Cependant, cette impression est vite estompée par les morceaux coupés en deux ( 7.Half Light I et 8. Half Light II / 14.Sprawl I et 15.Sprawl II) qui ont le charme d'un dialogue amorçé entre Win et Régine et tendent à replacer les deux chanteurs sur le même piedestal.

      L'univers instrumental reste assez similaire même s'il gagne légèrement en diversité. Toujours ces violons portés entre autres par Owen Pallett (l'introduction de 5.Empty Room) qui symbolisent si bien nos Canadiens, auxquels le piano et surtout les guitares viennent s'ajouter avec de plus en plus de force. L'omniprésence des guitares s'explique par une volonté de créer un album un brin plus rock avec des morceaux plus directs. On ressent moins à l'écoute cette impression de fouillis sonore qui pouvait quelquefois perler sur Funeral.  Arcade Fire évolue et a tiré les leçons de Neon Bible en se faisant moins grandiloquent, plus naturel presque comme le reconnaît Win Butler " La musique doit être un truc sérieux mais peut-être moins que ce que nous pensions.".

       Exceptionnellement je vais vraiment me réduire à vous parler de quelques pépites de l'album afin de ne pas gâcher votre future découverte. 1.The Suburbs et 2.Ready to start ouvrent superbement l'opus, le premier par sa rythmique piano digne d'un saloon et le second par son énergie épique digne des meilleurs titres de Funeral. Deux titres addictifs s'il en est.  5.Empty Room, ses violons et sa rythmique ultra-rapide, est une belle course à nous en faire perdre haleine qui sonne comme un hymne au chant de Régine. 9.Suburban War est mon titre préféré du point de vue de sa structure. Complexe, ce titre s'appuie sur quelques accords de guitare et la voix de Win et se pésente comme une légère ballade folk  ( ce que seront des titres comme 11.Wasted Hours et 12.Deep Blue ). Cependant, l'accélération du rythme sur la deuxième partie souligne superbement la perpétuelle tentation du rock qui point. 3.Modern Man et ses paroles plus amères, les superbes titres coupés en deux qui jouent sur les contrastes, la liste des pépites pourrait être encore longue. Finalement la déception du single 10.Month of May, qui sonne comme une parodie rock d'Archive et s'avère le titre qui me convainc le moins, est vite passée tant cet album devient rapidement familier.

      Arcade Fire demeure toujours au firmament de mes goûts que ce soit pour leur musique ou leurs prestations scéniques, autant dire que la concurrence peut encore se retrousser les manches pour les détrôner!

 

Sylphe

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 18:09

       Comme prévu, je vais rester aujourd'hui, après le dernier opus de Caribou, dans cette catégoriecover-copie-11.jpg d'albums foisonnants d'intellect et par conséquent plus difficiles d'accès avec la mouture d'Owen Pallett, Heartland. Owen Pallett qui jusqu'alors hantait les disquaires indés sous le nom de Final Fantasy, mais un tout petit jeu vidéo japonais a quelque peu poussé notre canadien à définitivement garder son patronyme comme nom de scène... Ce nom ne vous dit peut-être rien mais sans le savoir il vous est peut-être plus familier que vous ne le pensez si vous adorez comme moi des groupes tels que Beirut et Arcade Fire. En effet, Owen Pallett collabore avec ces groupes (entre autres) en tant que violoniste, avec un talent incontestable.

      Malgré quelques écoutes intéressantes et la lecture de  critiques dithyrambiques à son sujet, j'avais un peu baissé les bras face à Heartland, me faisant finalement à l'idée de ne pas écrire dessus. Puis, un certain vendredi 13 août (date prémonitoire?) par une soirée ensoleillée, je suis tombé sur un artiste capable de nous emmener bien haut avec son violon et ses pédales loop, en toute simplicité dans son tee-shirt vintage violet. Le plaisir ressenti en live était plus spontané, il fallait donc se replonger dans l'album.

       Owen Pallett est donc avant tout indissociable de son violon qui se présente comme le poumon de ses morceaux. Ajoutons-y un orchestre de Prague, une palette de sons très riche et une belle voix capable de monter dans les aigus et on trouve les éléments fondamentaux de cet opus. On pense à des artistes comme Sufjan Stevens ou Loney Dear, si ce n'est que la démarche de Pallett est plus complexe et témoigne d'une volonté de renouveler la musique classique contemporaine.

    L'album qui reproduit le dialogue entre un fermier nommé Lewis, vivant dans le monde fictif de Spectrum, et son créateur est un album tout simplement grâcieux et délicat. Un univers très frais ( 1.Midnight directives) qui sait retranscrire une innocence digne du jardin d'Eden avec l'excellent 5. Lewis takes action, un morceau un brin plus pop et moins expérimental dans son approche. Certes, je trouve quelques légers excès dans cette veine avec 9.Flare gun qui m'évoque une machinerie de cirque dans un film de Tim Burton. Cependant, l'album n'est pas monolithique et ne baigne pas toujours dans la candeur comme le prouvent des morceaux comme 2.Keep the dog quiet et ses beat angoissants ou le morceau mélancolique de fin 12. What do you think will happen now? où pointe un certain désenchantement.

     6.The great Elsewhere s'affirme comme mon titre préféré de l'opus par le rythme soutenu du violon qui monte inlassablement pour laisser place à un apaisement total sur la fin. Une petite louche des violons dignes de Yann Tiersen dans 10.E is for estranged et quelques pincées des cuivres sur la fin de 11.Tryst with Mephistopheles et mon plaisir d'auditeur est comblé. Il ne vous reste plus qu'à vous confronter avec Heartland si vous ne l'avez pas déjà fait.

 

Sylphe

 

 

      

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 19:59

    Cela fait bien quatre mois que Swim tourne régulièrement sur ma platine mais j'attendais de m'êtrecover-copie-14.jpg totalement approprié cet album qui réclame de nombreuses écoutes avant d'écrire dessus. J'attendais aussi avec impatience leur performance scénique en guise de déclic et chose fut faite avec leur live à la Route du Rock. Par une soirée bretonne placée sous le signe de l'humidité hivernale (expression qui frise le pléonasme), Caribou a en effet su réchauffer les lieux et parfaitement adapter un album brillant par la minutie de ses sonorités en une belle machine à danser.

      Derrière Caribou se cache le canadien Daniel V. Snaith, prototype parfait du geek possédant un doctorat de math qui me fait penser au chanteur de Le Loup. Swim est son troisième opus après The Milk of human kindness en 2005 (que votre envoyé spécial es musique n'a jamais écouté) et le psychédélique Andorra en 2007 (tapez Melody Day cela vous rappelera des souvenirs). Avant de parler de l'album on peut avant tout décerner un prix incontestable à Caribou: le prix du revirement de carrière tant Swim explore une nouvelle voie artistique qui allie l'électronica de Four Tet à l'électro-pop mélancolique des Hot Chip.

       1.Odessa contient en lui la recette intégrale du succès de cet opus. Un univers instrumental tout en boucles et en sons divers appliqués avec une maîtrise parfaite qui fait la jonction parfaite entre la pop et l'électronica auquel vient s'ajouter la voix tout en retenue de Daniel Snaith. Une voix toujours en arrière-plan qui s'effacera régulièrement car les instruments sont déjà utilisés comme des voix. Passé ce sublime Odessa, le titre éponyme 2.Sun vient nous donner une belle leçon d'électro minimale à peine voilée par la psalmodie du titre pendant tout le titre. Le reste de l'album coule doucement en nous, 4.Found out brille par sa mélancolie, 5.Bowls par son instru faisant les yeux doux à la house. 6.Leave house, mon titre préféré, s'impose par son rythme électro-pop entêtant savamment appuyé par un chant moins lascif et plus affirmé. Difficile de ne pas sentir le spectre de Hot Chip rôder dans les alentours. 7.Hannibal et sa structure complexe démontre définitivement que l'électronica colle à merveille à la peau de Caribou alors que le titre final 9.Jamelia, porté par le chant de Luke Lalonde (Born Ruffians), nous laisse une belle dose de douceur pop.

      Sans conteste, cet album de Caribou fera partie de mon podium électro-pop 2010. Maintenant vous savez ce qu'il vous reste à faire...

 

Sylphe
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