Underworld, le duo anglais composé de Rick Smith (machines) et Karl Hyde (chant), n'est plus à présenter, lui qui sort la semaine prochaine son dixième opus avec Barking. Cependant, il est possible que, tout comme moi, vous n'ayez jamais véritablement écouté un de leurs albums en entier et connaissiez surtout le titre Born Slippy qui apparaissait dans la BO du film-culte de Danny Boyle, Trainspotting ( Si vous alliez citer La Plage comme film-culte, vous devez succomber au physique de Virginie Ledoyen exclusivement et par conséquent manquer sincèrement d'objectivité). Un titre remis au goût du jour par les somptueux Get Well Soon avec la reprise Born Slippy Nuxx. Cette précision de ma méconnaissance de la discographie d'Underworld a valeur d'excuse pour les fans qui pourront avoir un jugement sur cet opus très différent du mien et qui se sentiront désarçonnés par mon avis.
En effet, pour tout dire d'emblée, j'ai trouvé à ce disque un charme désuet, celui de l'électro de la fin des années 90. Les synthés paraissent sortis tout droit d'un grenier où ils étaient précautionneusement entreposés. Le son vient loucher, sans grand tact quelquefois, vers une euro-dance qui ne dépayserait pas sur une plage d'Ibiza et, à n'en pas douter, les fans de la première heure regretteront cette concession faite au grand public. Le problème, c'est que j'ai toujours préféré le résultat brut aux moyens employés en musique et cet album est tout simplement l'un de ceux qui me donnent le plus envie, en cette année 2010, de trémousser mes vaguelettes de bourrelets (auto-flagellation qui n'a pas lieu d'être tant vous imaginez bien que le rédacteur a un corps de rêve...). Certes, cet album pourra de temps en temps vous paraître un peu facile et surranné mais il insufflera en vous une belle dose d'énergie, énergie dont vous avez bien besoin pour affronter les difficiles levers mâtinaux de la rentrée.
Pour le cocktail de vitamines, je vous conseille le tubissime 2.Always loved a film. Un beat de fond entêtant, une longue montée en puissance qui atteint son paroxysme avec un refrain dangereusement addictif. Tout simplement la recette d'un titre-phare des dance-floors, superbe mouture électro-pop. Prenez ensuite un petit shooter aux nuances plus rock avec 3.Scribble et sa rythmique dévastatrice, deux verres du plus mystérieux 5.Grace qui réveille les parfums d'une électro nordique. Une coupe de dance-floor avec 6.Between Stars avant de savourer les trois derniers verres de la soirée qui ne sont pas les moindres. 7.Diamond Jigsaw s'apparenterait à un joli petit verre d'Asti tant le refrain est "pétillamment" pop mais soudainement vous prenez conscience que vous êtes le Sam de la soirée (vous savez, celui qui ne conduit pas, ne s'amuse pas et doit supporter ses amis ivrognes qui veulent toujours uriner sur sa voiture au moment de rentrer ;) et qu'il va falloir arrêter l'alcool. 8. Moon in water et son chant féminin quasi-dicté réveille en vous un univers plus sombre qui sera sompteusement contre-balancé par le superbe 9.Louisiana, véritable ovni de l'album, slow lumineux.
Désormais, il est temps de vous réveiller. Rassurez-vous, vous n'étiez pas Sam et vous n'alliez pas prendre le volant après plusieurs verres. Cependant, il est fort possible que l'ivresse sonore soit quant à elle bien réelle.