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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 11:22

          Découverte aujourd'hui du premier EP éponyme d'un side - project de deux membres de The Craftmen Club, à savoirBlog-copie-11.png le batteur Yann Ollivier qui se met ici au chant et à la guitare, et Marc Colett qui troque sa basse pour retâter de la gratte. Entourés de Camille Courtes à la batterie et Vincent Roudaut aux claviers et à la basse, ils sortent demain leur opus sur le label breton de Upton Park. 5 titres percutants aux influences très claires et ma foi comme j'aime tous les artistes mis à l'honneur je me laisse facilement emmener par l'univers de Thomas Howard Memorial.

     1.A game with god se présente tout d'abord comme un véritable hymne aux écossais de Mogwai avec la douceur de ses cordes assez asiatisantes qui tombent comme des gouttes d'eau sur le brouillard flottant des claviers. La voix limpide de Yann vient quelque peu illuminer ce titre contemplatif qu'on imaginerait facilement en bande-son d'un western avant que les guitares donnent encore plus d'épaisseur à ce très bon titre d'ouverture qui souligne parfaitement la richesse de l'univers instrumental de Thomas Howard Memorial. 2.Last train, sûrement mon titre préféré de l'EP, évoque quant à lui les anglais d'Archive avec une atmosphère plus sombre et plus pesante où claviers et basse se marient parfaitement. Les douces montées en puissance font mouche et ce titre est animé d'un véritable souffle épique. 3. Nobody knows et son alliance piano-guitare joue davantage la carte rock pour un titre à mon goût peut-être un peu trop lisse, comparé à la qualité de l'ensemble.

      4.Song for Lisa fait vite oublier l'impression mitigée du titre précédent en mettant cette fois à l'honneur The XX. Voix caverneuse à la Oliver Sim, ce titre évoque une version plus rock de Crystalised avec une basse sombre à souhait et une atmosphère glaciale.5.Ground attack et ses 7 minutes clot l'album en mode Archive apaisé, avec la douceur et le pouvoir mélodique du chant de Yann. La structure du titre rappelle Mogwai avec l'explosion de guitares au bout de 4 minutes 45. Ce titre à mon sens est extrêmement convaincant tant il marie parfaitement les influences de Mogwai et Archive.

       Même si les influences peuvent quelquefois paraître trop évidentes, cet EP frappe juste et j'espère vraiment que ce side-project va se lancer dans l'aventure du LP.

 

 

Morceaux préférés:      2.Last Train

                                    5.Ground Attack

                                    4.Song for Lisa

 

 

Pas de vidéo disponible mais à écouter par là:  link

 

 

Note  7 . 5   /    10

 

Sylphe

 

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 18:04

       I'm back!  Le rush de septembre est passé douloureusement, agrémenté de cartons à faire puis à défaire - non ceBlog-copie-10.png n'est pas un nouveau toc et je ne suis pas devenu cartonphile, c'est juste un déménagement- mais maintenant c'est bon je suis de nouveau connecté à la toile comme disaient les branchés du web au début des années 2000. Si je me suis écarté du blog, je n'ai cependant pas arrété de fouiner partout pour récupérer du bon son et la liste des albums dont je veux parler est longue comme mon bras.... sachant que je suis tout de même assez grand, le résultat n'est pas négligeable.... (est-ce que Mimie Mathy emploierait cette expression? pardon c'est déplacé, continuons). Pour ma véritable rentrée des classes, je vais tenter de vous parler d' un superbe album qui date déjà de mai (oula ça file ma bonne dame), W de Planningtorock, que je n'ai cessé de réécouter tout cet été. L'envie de parler de cet album s'est réveillée pendant le concert mardi soir de Connan Mockasin, j'ai alors pris conscience qu'il me fallait reprendre par un artiste inclassable.

         Voilà donc Janine Roston, anglaise vivant depuis 10 ans à Berlin, violoniste à la base signée sur le label de James Murphy, DFA. Personnage atypique qui doit vouer un véritable culte au protéiforme David Bowie et qui s'est par conséquent créé une véritable image androgyne à base de postiches et faux nez... métamorphose poussée à l'extrême car Janine a une voix bien masculine sur cet opus. Parler de style musical pour un album inclassable n'est jamais facile, mais disons que Planningtorock serait une créature hybride entre Fever Ray et Bjork.

          L'ouverture 1.Doorway avec sa rythmique downtempo martiale, sa ligne de basse sombre et sa voix sortie des cavernes frappe fort d'emblée. Un morceau tout en tension qui évoque de manière assez limpide Fever Ray. 2.The One élève encore le niveau, porté par une instrumentation finement ciselée, entre cordes et cuivres qui se marient parfaitement à l'étrangeté de la voix de Planningtorock. Un contraste saisissant entre cette voix inhumaine et le pouvoir mélodique du morceau. 3.Manifesto confirme la richesse de la voix de Janine avant l'excellent 4.Going wrong. Des cuivres adaptés,une rythmique rapide et l'impression perpétuelle que ce morceau est sur le fil du rasoir.

            L'ultra sensuel 5.I'm Yr man qui joue pleinement la carte androgyne en m'évoquant en même temps le funk de TV on the radio, un 6.Breaks noir comme la suie et anxiogène à souhait, une surprise nu-disco taillée pour les dance-floors avec l'excellent 7.Living it out, les titres s'enchaînent avec brio. Nouvelle pincée de synthés 80's avec 8.Milky Blau, un hymne semi-masqué à Portishead avec 9.Jam, une instru planante de haut vol avec 10.Black Thumber, un titre qui n'apporte pas grand chose à l'ensemble et qui rappelle que ce n'est qu'un deuxième album avec 11.Janine et 12. # 9 clot superbement l'album en faisant clairement écho à 1.Doorway. En 50 minutes Planningtorock vient tout simplement de nous affliger une des plus belles claques de 2011.

 

Morceaux préférés:     2.The One

                                   1.Doorway

                                   7.Living it out

                                   4.Going wrong

 

 

 

 

 

Note  8   /     10

 

Sylphe      

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 22:57

Petit retour en arrière de deux années pour combler nos oreilles. Alors que Rodrigo y Gabriela publient un Live in France étonnant et détonnant, l’envie m’a prise de plonger dans les galettes précédentes et de découvrir le duo. En commençant par le dernier CD studio en date, 11:11.

 

Un mot tout d’abord sur ce titre intriguant. Faut-il y voir une indication d’heure d’écoute ? Certainement pas. Rodrigo y Gabriela, c’est comme le Bâton de Berger, il n’y a pas d’heure pour... Enfin bref. Peut-être alors un clin d’oeil aux 11 titres du CD, écoutés dans une sorte de miroir qui serait une métaphore du duo ? Ou encore une référence à Desproges qui confessait que 11:11 était son heure préférée tant elle respire l’ordre et la perfection ?Rodrigo-y-Gabriela_11-11.jpg

 

Tout ceci n’est en fait que pure spéculation et simple délire, l’essentiel est bien ailleurs. Rodrigo y Gabriela condensent dans 11:11 tout ce qui fait leur musique. Initialement issus de la scène heavy metal mexicaine (oui oui, un petit effort d’imagination), ces deux là ont changé de secteur en 2001. Armés chacun d’une guitare acoustique, ils mettent au point une musique latino et flamenco dans laquelle ils injectent leurs influences rock, folk, jazz et métal.

 

Présenté comme ça, ça vous inquiète ? Entamons l’écoute. Oui, je suis d’accord, ça calme tout de suite. Dès Hanuman, toutes les influences affichées sont présentes. De prime écoute très flamenco, la musique de Rodrigo y Gabriela révèle ensuite ses subtilités : jazz dans la construction thème/chorus, folk dans les sonorités. Un deuxième titre, Buster Voodoo, et l’on est déjà achevé : entre rythmiques rock (dont un petit emprunt/hommage au Voodoo Chile d’Hendrix), mélodies flamenco et percussions folk, le duo fait le grand écart façon pieuvre. En synthétisant avec intelligence de multiples sources, les deux gratteux évitent un écartèlement XXL qui serait ridicule.

 

Oui, il n’y a bien que deux musiciens. Oui, il n’y a bien que deux guitares. Rodrigo se charge essentiellement de la ligne mélodique avec une fluidité de jeu impossible. Un toucher et une musicalité réservés aux plus grands. Quant à Gabriela, c’est peut-être elle qui m’impressionne encore plus : chargée de la partie rythmique, la dame déploie un jeu incroyable, qui ne s’arrête que pour laisser place à Gabriela percussionniste. Percussionniste, une façon de parler puisqu’elle joue tout sur sa guitare : caisse, cordes, manche, tout est bon pour faire de la musique. Les intros de Master Maqui ou Hora Zero sont des modèles du genre.

Les deux s’imbriquent, se complètent, se soutiennent, se répondent, fusionnent. L’un est le double de l’autre, et réciproquement. Une musique en miroir (tiens, tiens...) où chacun a sa place mais où aucun des deux ne pourrait exister seul.

 

C’est bien simple, je ne suis toujours pas remis du choc, je ne sais pas si je m’en remettrai un jour. Tout amateur de bonne musique me comprendra. Tout guitariste, quelque soit son niveau, mesurera les années de travail nécessaires pour atteindre un tel niveau. Rodrigo y Gabriela lient tout à la fois technique, musicalité et émotions en tout genre pour nous mettre à genoux. C’est de la musique. Tout simplement, de la musique dans sa plus belle expression.

 

Message perso : Ben Harper, si tu as un moment, écoute Rodrigo y Gabriela.

 

 

Raf Against The Machine

 

Et puisque c’est si bon, deux vidéos : vamos, et maintenant, pleurez avec moi ;-)

 

 

 


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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 10:01

         Après un bon bol d'air de vacances bien prolongé, l'heure est aux cartables de rentrée et qui dit rentréeBlog-copie-9.png dit partage de sons de qualité. Du coup, pour ce mois de septembre, je vais vous parler de tous les disques qui m'ont accompagné cet été et qui m'ont mis le soleil en tête car dans le ciel on avait beau chercher il se la jouait plutôt en mode furtif le saligaud... Bref je vais éviter la rubrique "Vie privée, vie publique" ici et revenir à l'essentiel avec le premier album de septembre, à savoir le premier EP d'un trio parisien Like Horses Do, sorti au mois de juin et qui depuis passe régulièrement sur ma platine.

       Like Horses Do c'est donc pour schématiser un chanteur qui crée les textes en la personne de Pierre, un roi des platines Yann et une superbe voix à fort pouvoir mélodique avec Manon. Pour se créer une petite mythologie personnelle, le nom du groupe proviendrait de la réaction des chevaux à l'écoute de leur musique, qui auraient une forte tendance à bouger les têtes. C'est cocasse, j'aime bien mais je ne vous cache pas que mon objectif sera ici de vous montrer que Like Horses Do fait surtout bouger les têtes des hommes, après je laisse le soin aux spécialistes de la musique chevalinne d'intervenir dans les commentaires. Donc au programme 6 titres de qualité qui se présentent comme un véritable patchwork musical, alliant trip-hop (oui, oui j'ose utiliser ce mot désuet qui hérisse les cheveux de certains critiques musicaux), électro-pop et électronica.  On pourrait même parler de folktronica mais je ne suis pas très à l'aise avec ce concept flou...

         1.Stars ouvre le bal en s'appuyant sur la voix chaude de Pierre qui se pose avec douceur sur une instrumentation downtempo puis dans la deuxième partie du morceau le flow s'accélère et le fantôme du hip-hop vient promener sa longue silhouette sur le titre. Une ouverture en retenue qui laisse sa place à la douce mélodie tout en scintillements sonores de 2. Détente. Mélodie à laquelle viennent s'ajouter des beats plus mécaniques dignes de Third de Portishead et la voix plus ambigue du chanteur. Du coup, le morceau gagne en épaisseur et l'atmosphère d'ensemble se fait volontiers plus vénéneuse. Un superbe titre à la composition plus dense. 3.My Planet élève encore le niveau, ce en grande partie grâce à la sublime voix cristalline de Manon qui allie la fragilité d'Emilie Simon et la sensualité glam-disco d'Alison Goldfrapp. Douceur de la mélodie et beats convaincants font de ce titre mon préféré de l'EP tout simplement.

        4.Silent Whisper réveille quant à lui les souvenirs du trip-hop déchu en rappelant l'univers de Portishead, voire celui de Felt Mountain de Goldfrapp. Rythmique downtempo, morceau navigant en hautes altitudes qui brille par la complémentarité des voix masculine et féminine qui se répondent mélodieusement.  5.Intrusion reste globalement dans la veine de 1.Stars avec néanmoins un jeu beaucoup plus prononcé sur les rythmiques qui le rend plus surprenant. Enfin 6. WSWTW finit l'album sur une note totalement différente. Morceau électro taillé pour les dance-floors avec une rythmique très rapide digne de Black Strobe, il confirme qu'à l'écoute de Like Horses Do il n'y a définitivement pas que les têtes qui bougent....

       En six titres finement ciselés, Like Horses Do vient de faire une entrée remarquée et j'attends déjà avec impatience le premier LP. Tout simplement.

 

Titres préférés:        3.My Planet

                              2.Détente

                              4.Silent Whisper

 

 


Note    8     /      10
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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 11:00

Chose promise, chose due : retour à 5 minutes de vrai bon son avec Rome, livraison printanière 2011 de Danger Mouse. De son vrai nom Brian Burton, ce DJ new-yorkais de 34 ans a déjà un beau pedigree : expériences sonores avec Beck, Gorillaz ou The Good, The Bad and The Queen, mais aussi un joli petit scandale en 2004 avec The Grey Album. The Grey Album, ou un mashup entre le White Album des Beatles et le Black Album de Jay-Z. Et pourquoi donc un scandale ? Parce que l’ami Mouse n’avait jamais demandé les droits d’utiliser les morceaux des Beatles. Tout ça a fini en album pirate, téléchargements par millions et repérage par Damon Albarn qui recruta l’énergumène pour produire Demon Days.

 

La musique sort grandie de tout cela puisqu’on récupère un créateur de sons et d’ambiances assez incroyable. Avec Rome, Danger Mouse s’est lancé dans un album hyper-travaillé en compagnie de Daniele Luppi, compositeur italien dont il fait la rencontre en 2004. Leur passion commune pour les bandes originales du ciné italien les réunit autour du projet Rome, une sorte de pari démentiel mené sur plusieurs années.danger-mouse-rome-album-art.jpg

 

Direction l’Italie et Rome, donc, où le duo réunit certains des musiciens ayant joué les BO de Sergio Leone/Ennio Morricone. Non contents de retrouver les musicos, ils enregistrent au Forum Music Village, studio fondé justement par Morricone. Et pour parfaire le tableau, tout ce beau monde bosse selon les techniques de l’époque : de l’analogique, des bandes magnétiques, du matos vintage déniché on ne sait où, pour accoucher d’une trame musicale à pleurer de bonheur.

 

Et des voix. Magiques, démentielles, à se damner. Pensez donc : ouverture avec le Theme of Rome, du fond duquel émerge une voix pas tout à fait inconnue. Edda Dell’Orso, ou la soprano qui a dramatisé Le Bon, la Brute et le Truand. Quelques titres plus loin, Norah Jones pose son velours sur Season’s trees, Black (où on percevra en intro le sample d’Hotel California) et Problem Queen. Jack White, de son côté, assèche The rose with the broken neck, Two against one et The world comme le fin fond d’un désert-spaghetti.

 

Rome est sans appel : c’est un disque génial. Tour à tour clin d’oeil gigantesque à Morricone ou album pop-hip-hop hors du temps, on y retrouve aussi des sons et des ambiances du Western sous la neige de Dionysos. C’est un album troublant qui ne dit jamais son époque, en s’offrant à la fois du vintage comme on n’en rêvait plus et des touches de modernité en avance de plusieurs années. Une aventure de plusieurs années. Un travail minutieux, acharné et passionné. Assurément un des albums phares de 2011.

 

 

 

Raf Against The Machine


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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 19:29

Après un bon été pluvieux comme on les aime (ou pas), retour aux affaires. La météo nous a aidée à remplir nos oreilles de bon son, nous avons donc plein de choses à raconter.

Côté bon son, sommes nous d’ailleurs bien tombés avec Give till it’s gone, dernière livraison de Ben Harper ? Plutôt oui… mais finalement non. Sa précédente apparition musicale s’appelait Fistful of Mercy, dont nous avons déjà causé ici. Si l’on voulait faire un mauvais (et inexact) jeu de mots, on résumerait par un : « Fistful of Mercy, euh, non, mercy ». Après ce naufrage musical, retrouver Ben en solo auréolé d’une campagne promo aguicheuse (« le retour aux sources ») me faisait saliver.

Ben-Harper-Give-Till-It-s-Gone.jpg

Et, pour être très honnête, la première oreille s’est satisfaite de retrouver des guitares pas dégueu dans les deux premiers titres, Don’t give up on me now et I will not be broken. Donc première approche prometteuse. Hélas, trois fois hélas :  il y a d’autres morceaux. Qui nous entraînent vers une nouvelle désillusion. Rock’n’ Roll is free est rock, mais fade. Feel love est une sorte de balade, fade également. Le reste de l’album (11 titres tout de même !) est du même tonneau : pas efficace.

Give till it’s gone est un album cathartique : Ben Harper a voulu y mettre ses sentiments post-rupture avec Laura Dern. Du coup, on navigue avec lui entre des pseudo-lamentations et des bons titres guitareux. Autrement dit, c’est le grand écart entre « Je reste seul prostré chez moi en pleurant mes amours mortes » et « je fais de la gratte comme un gros célibataire avec mes potes célibataires en buvant des binouzes, yeah les gars ». Résultat couru d’avance : l’opus manque cruellement de cohésion et nos oreilles n’adhérent pas au projet.

Que les titres soient soft ou plus rocky, ils ont un point commun : Ben Harper a encore fait de la soupe à la guimauve. Sauf que, mon gars Harper, la soupe c’est sympa mais y a des jours où on a envie de se taper une putain de côte de bœuf avec une bonne sauce poivre et de la moutarde qui nous arrachent un peu la tronche. Où est passée la magie de Welcome to the cruel world ? Où est passée l’incandescence de Fight for your mind ? La créativité de The will to live ? On n’en sait rien, et c’est bien moche.

Une fois encore, on se retrouve face à un CD décevant, même si l’écoute en a été moins laborieuse que le naufrage Fistful of mercy (oui, je sais, j’en ai vraiment après ce disque, mais il est proprement insupportable). Voilà, tout est dit, je suis content de vous retrouver et d’avoir ouvert la saison en évacuant d’entrée de jeu Give till it’s gone.

Rendez-vous la semaine prochaine (et tous les samedis, créneau identique à l’année passée) pour 5 minutes de vrai bon son, promis, juré, craché.

 


 

Raf Against The Machine

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 10:24

      Il aura fallu que j'attende le cinquième album Eye Contact pour que mes oreilles se posent sur un album deBlog-copie-8.png Gang Gang Dance et bien m'en a pris (ou mal m'en a pris de ne pas avoir écouté les quatre précédents dont le dernier Saint Dymphna en 2008 sur le label WARP). Le quatuor est originaire de New-York, composé de Brian Degraw, Josh Diamond, du nouveau batteur Jesse Lee et de la superbe voix Liz Bougatsos et cette jolie troupe de Brooklyn a signé cet opus sur le label 4AD. Voilà pour les dispensables informations biographiques que les néophytes de Gang Gang Dance comme moi peuvent cependant apprécier sans se plaindre que le rédacteur de cette chronique perd quelque peu son temps. Et le son me direz-vous? Alors pour obtenir un bon Eye Contact il faut une belle multitude d'ingrédients: des synthés planants et de la réverb à foison, des percus tribales, des influences world (du Moyen-Orient à l'Inde de Bollywood), de l'électro à la The Knife, une voix sublime qui confère une atmosphère plus pop à l'ensemble et quelques collaborations bien senties ( Alexis Taylor sur 7.Romance Layers). Secouez bien l'ensemble, assaisonnez  avec quelques herbes prohibées par la loi (dois-je préciser que je n'en suis pas adepte et que cette remarque n'est en rien une incitation à la consommation?) pour pleinement savourer le délire électro-tribal à la Animal Collective et il ne reste plus qu'à savourer.

      1.Glass Jar commence sur quelques mots prémonitoires " I can hear everything. It's everything time." et démarre tout en douceur, porté par les synthés. Les drums viendront jouer leur rôle, au bout de six minutes la voix de Liz entrera en scène et donnera une valeur plus pop, voire rock par la rythmique, à l'ensemble. Cette odyssée sonore de 11 minutes qui m'évoque du Of Montreal moins farfelu, révèle tout le potentiel sonore de Gang Gang Dance et s'impose d'emblée comme une véritable leçon de transcendance. L'intermède d'une minute 2. ∞  aide à se remettre de ce long périple, porté par le chant incantatoire d'un pope orthodoxe. 3. Adult Goth prolonge le degré d'excellence, les claviers mettent parfaitement en valeur la voix de Liz qui par sa belle capacité à monter dans les aigus dans les refrains donne une véritable teneur pop au morceau. 4.Chinese High, porté par la ligne de basse de Tim Koh ( Ariel Pink's Haunted Graffiti), joue davantage la carte de l'électro-tribale et l'on se retrouve plongé sur les boulevards de Bollywood, tout en écoutant du Yeasayer.

      Arrive alors un autre véritable sommet de l'album avec le superbe 5.Mindkilla qui sonne comme du Crystal Castles en mode tribal ou du MIA en version  pop/dance. Voix pop, mélange des rythmiques, prédominance des drums, un morceau foisonnant à souhait. Deuxième intermède avec 6. ∞ ∞ avant 7. Romance Layers où Alexis Taylor d'Hot Chip vient prêter sa voix. Morceau de pop 80's assez anachronique où j'ai la perpétuelle impression d'entendre du Georges Michael, morceau qui a le mérite de ralentir la fréquence cardiaque et d'instaurer une oasis de douceur groovy. Un 8.Sacer tout en drums et douceur, un nouvel intermède 9. ∞ ∞ ∞ et 10.Thru Thru vient clore en beauté ce bien bel album et prouver que Liz Bougatsos a autant d'Emilie Simon que de Karin Dreijer Andersson dans la voix.  Voilà en tout cas une bien belle découverte pour moi et je ne serais pas étonné de vous reparler de cet opus dans les tops de fin d'année, rien que ça...

 

Morceaux préférés: 1.Glass Jar

                              5.Mindkilla

                              10.Thru and Thru

                              3.Adult Goth

 

 

Note    8  .  5    /   10
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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 11:03

        En ce mois de juillet qui ressemble fortement aux vacances automnales de la Toussaint il me prend des enviesBlog-copie-7.png irrépressibles de m'allumer un bon feu en narguant cette pluie perpétuelle que j'évite en restant tranquillement au chaud chez moi. Le seul problème c'est que je n'ai pas de cheminée et ça on a beau le tourner dans tous les sens ça reste quand même fort préjudiciable pour mon rêve... Du coup j'ai trouvé la parade dernièrement en m'écoutant un album de soul/dubstep Mirrorwritting hanté par la voix ô combien chaude et rassurante de Jamie Woon. Le garçon est londonien, peut faire penser à une version plus soul de James Blake et s'est fait précédemment connaître pour Wayfaring Stranger en 2007 dont Burial avait fait un superbe remix. Arrive donc 4 ans plus tard ce premier opus tant attendu dont je vais tenter d'esquisser un bref aperçu pour titiller vos papilles auditives.

       L'album part très fort avec l'excellent 1.Night Air qui par son univers électro/dubstep sonne comme du James Blake. Cependant, il faut y rajouter la touche soul qui suinte par tous les pores à travers la superbe voix de Jamie Woon. Ce titre à mon sens résume parfaitement la teneur de Mirrorwritting qui oscille perpétuellement entre univers instrumental électro/dubstep et une voix soul/R'n'b. L'alliance est juste sublime et s'affirme comme la clé du succès de cet opus. 2.Street continue dans la même veine même si la voix se montre plus omniprésente pour un titre résolument soul, malgré la douceur des sonorités électroniques en fond. 3.Lady Luck joue quant à lui pleinement la carte R'n'b et Jamie Woon sonne comme du Craig David de la grande époque (et ouais sur Five-Minutes on cite même du Craig David! Amazing!). Un morceau taillé pour le grand public, morceau de qualité qui ne reflète cependant pas vraiment l'atmosphère de l'album, plus en nuances et contrastes. Un 4.Shoulda plus dubstep amène en douceur l'excellent 5.Middle qui brille par sa rythmique plus funk qui en fait un de mes titres préférés de l'opus. Un 6.Spirits plus intemporel avec ses choeurs en fond et la prédominance des drums en fond, un 7.Echoes qui ne fait pas forcément longtemps écho en moi, un 8.Spiral qui porte bien son nom avec sa structure spiralaire et arrive l'excellent 9.TMRW qui se montre plus percutant. Un 10. Secondbreath en guise d'intermède (47 secondes), un 11.Gravity empreint de douceur et un 12.Waterfront qui referme sobrement cet halo de chaleur soul, voilà Jamie Woon vient en toute simplicité de nous donner une bien belle leçon de soul dubstep. Autrement moins cérébral et plus sensuel que son comparse James Blake.

 

Titres préférés:        1.Night Air

                              5.Middle

                              9.TMRW

                              3.Lady Luck

 

 

Note    8   /     10
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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 11:28

       Des nouvelles de Reims et de sa pléthore d'artistes avec Pierre-Alexandre Busson alias Yuksek ( quBlog-copie-6.pngi signifie haut en turc pour nos amis étymologistes) qui sort son deuxième opus intitulé Living on the edge of time après Away from the sea en 2009 et une quantité affolante de remixes. Vous avez forcément, peut-être sans le savoir, écouté des titres de l'opus précédent comme Tonight, Extraball (feat. Amanda Blank) ou encore So far away from the sea avec les amis de The Bewitched Hands. Un album électro de qualité que l'on sentait déjà fortement attiré par la force d'attraction de la pop. Avec Living on the edge of time, le virage pop est très clairement pris et on se retrouve face à une électro-pop très fraiche s'appuyant sur des mélodies imparables. Le plaisir instantané, s'il va permettre à Yuksek de toucher un plus large public, a cependant son revers de la médaille avec cette impression de se trouver face à un album trop lisse qui manque de diversité.  Revue d'effectifs...

     1.Always on the run tape fort d'entrée avec ses claviers omniprésents et ses rythmiques qui m'évoquent du Justice ayant pris en intraveineuse une bonne dose de pop (DANCE?). Le premier constat c'est que Yuksek a bien progressé au chant et se montre globalement convaincant tout au long de l'album. 2.White Keys s'offre dans la foulée un son électronique plus saturé et recherché mais qui ne s'avère finalement qu'un artifice pour mettre en valeur les choeurs enfantins. 3.Off the wall s'impose par la suite comme le titre pop de l'album, celui qui sent bon le sable chaud et la crême solaire. Le genre de titre que l'on vous passe et où le "Tabernacle!" (on partira tous du principe que le lecteur a du sang québécois en lui) explose lorsque l'on vous assure avec aplomb que c'est bien Yuksek qui a commis ce superbe attentat. 4.On a train continue dans la catégorie " Et ouais moi je sais pondre du refrain électro-pop de qualité", la rythmique électro-pop est aussi simple qu'addictive.

      Un 5. Say a word plus électro, un 6. To see you smile qui sait rendre l'atmosphère plus paisible amènent avec douceur un des autres titres-phare de l'album 7.The Edge, petite épopée électro-pop à la construction plus recherchée. 8.Fireworks réveille les talents de remixeur de Yuksek, l'univers est plus sombre et plus électro et rappelle les atmosphères de Justice ou encore Birdy Nam Nam.  Sans conteste le titre le plus électro de l'opus. Un 9.Miracle avec peu de réverb et une structure ardue à souhait, un 10. You should talk électro (après Say a word le message semble bien passé) sans surprise malgré sa rythmique uptempo et un 11.Dead or alive sans grand relief confirment que la sensation de monotonie finit peu à peu par prendre le dessus.

       En définitive je ne reprocherai pas du tout à Yuksek d'avoir réalisé un album électro-pop car il a un talent certain pour les mélodies, je reprocherai juste à cet opus un relatif manque de diversité et d'originalité.

 

Morceaux préférés:  1.Always on the run

                                7.The Edge

                                3.Off the wall

                                8.Fireworks

 

 

Note   7  .  5    /   10
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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 11:39

        Aujourd'hui on va prendre des nouvelles de Digitalism, duo originaire de Hambourg composé de JensBlog-copie-5.png Moelle et Ismail Tuefekci, qui s'était fait connaître en 2007 avec son très bon premier opus Idealism. Après un album de remixes Hands on idealism voici donc leur véritable deuxième opus au titre on ne peut plus cool I love you dude. J'aime chroniquer ce genre d'album car il est très facile à appréhender, le plaisir d'écoute est quasi instantané. De plus, même si la tentation pop est pleinement assumée, on retrouve les recettes habituelles de nos allemands entre mélodies imparables et instrumentation électro imposante.

      1.Stratosphere et sa rythmique percutante met d'emblée l'accent sur une électro french touch digne des Daft Punk, époque Discovery. Le son s'insinue insidieusement en nous et nous prépare pour la bombe électro-pop 2.2 Hearts, superbe titre où on se laisse pleinement embarquer tant le sens de la mélodie est pointu et la voix convaincante.  A n'en pas douter Digitalism a compris que cette année 2011 serait pop ou ne serait pas, phénomène qu'on abordera aussi prochainement avec le nouveau Yuksek. 3.Circles prolonge cette terre de constrastes entre l'aspect pop de la voix et une instrumentation qui se veut plus lourde, mais force est de constater que les deux se marient pleinement. Arrive un autre moment fort de l'album avec la démonstration électro de 4.Blitz où les Allemands confirment bien qu'ils sont toujours les rois des machines. Un morceau taillé pour les dance-floors qui devrait faire fumer des milliers de semelles de tongs cet été.

        5.Forrest Gump devrait lui aussi vraisemblablement vous faire courir, grâce entre autres à la voix de Julian Casablancas qui confirme que Digitalism sait se montrer à l'aise avec l'influence pop/rock. A noter une rythmique digne du premier opus de CSS. 6.Reeperbahn surprend dans la foulée avec un son plus âpre qui évoque pour moi Prodigy ou la BO de Matrix. Entre voix robotisée et son saturé Digitalism montre qu'il ne renie pas ses influences premières. 7.Antibiotics reste dans une veine électro habituelle avant le très bon 8.Just Gazin', hymne à peine déguisé à Air. Douceur de l'instrumentation et de la voix pour créer une véritable oasis sonore, que l'on a peur de prendre pour un mirage. 9.Miami Showdown s'impose ensuite comme le meilleur titre électro de l'opus avec 4.Blitz. avec sa rythmique martiale. 10. Encore finit l'album sans grande surprise et les possesseurs de l'album pourront savourer ensuite deux titres bonus dont l'excellent 11.Silenz, autrement plus convaincant que le dispensable 12.Blade.

       Même si la prise de risque de Digitalism reste très mesurée, on ne peut que savourer ces nouvelles influences pop et ce I love you dude sera très sûrement un des principaux sons de l'été.

 

Morceaux préférés:  2. 2Hearts

                               4. Blitz

                               9.Miami Showdown

                               8.Just Gazin'

 

 

Note    8     /   10
Sylphe


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