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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 19:14
     On va attaquer cette année 2010 avec un joli rêve en forme de fantasme pop qui devrait réchauffer notrecover-copie-134 hiver rigoureux. Mieux qu'un âtre rassurant et salvateur, un petit Beach House qui flirte avec les sommets de la dream-pop. Après deux albums remarqués (Beach House en 2006 et Devotion en 2008), le duo issu de Baltimore, composé d'Alex Scally et Victoria Legrand la nièce du compositeur Michel, est allé chercher le producteur Chris Coady (TV on the radio) pour essayer de s'affirmer comme une véritable concurrence aux maîtres du genre, Grizzly Bear. Une saine concurrence devrais-je préciser lorsque l'on sait que Victoria a prêté sa voix sur le titre Two Weeks du quatuor.
     1.Zebra et son orchestration épurée affiche les prétentions élevées de notre duo. La douce voix androgyne de Victoria,qui n'est pas sans évoquer Cat Power sur certains morceaux, accompagnée d'arpèges à la guitare séduit. Les synthés s'affirment, la batterie se réveille, les choeurs en second plan apparaissent. Une claque aux confluents de la dream-pop et de la folk.
      2. Silver Soul, la pépite de l'album, esquisse dans ses premières secondes une teinte pyschédélique avec des pépiements d'oiseaux et des sonorités aquatiques. Cependant, il laisse vite place à la superbe voix de Victoria qui porte le titre en n'hésitant pas à monter très haut dans les aigus. 3.Norway, qui mériterait de figurer dans une pub vantant les mérites du pays scandinave, est un morceau très frais, une pop classique qui fait appel aux choeurs féminins. Arrive un autre bijou de l'album avec 4.Walk in the park qui va très clairement fureter chez Grizzly Bear. La voix, l'instrumentation, les variations de rythme. Cette influence apparaitra aussi dans le début de 8. 10 Mile Stereo avant que la voix s'affirme accompagnée des synthés omniprésents.
    La suite de l'album coule tout en douceur jusqu'à l'excellent 10.Take care. 5.Used to be me laisse plus perplexe, je trouve que la voix et les notes de piano tombent dans l'excès de candeur. Les synthés en fond de 6.Lover of mine, la ballade folk soul 9.Real Love, rares sont les morceaux qui n'apportent pas leur pierre à l'édifice instrumental.
     Sans aucun doute possible voilà l'album pop de l'hiver.





Sylphe

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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 18:00
      Voilà pour moi le dernier album de 2009 dont j'ai l'intention de parler avant d'attaquer les premières cover-copie-133.jpgpépites de 2010 (Beach House, Get Well Soon...). Il faut malheureusement faire quelques sacrifices et laisser de beaux albums de côté (Biolay, Danton Eeprom entre autres) par manque de temps tout simplement.
      Dayve Hawk, américain originaire de New Jersey, se cache derrière Memory Tapes. Après deux groupes Memory Cassette et Weird Tapes, Dayve a décidé de scinder les deux styles (pop et electro plus expérimentale) pour créer ce groupe.
      Dès 1.Swimming Field, on se trouve embarqué dans un joli morceau de dream-pop. Une voix douce, des sons clairs et légers, une ambiance éthérée toute en poésie, des synthés qui enveloppent l'ensemble. Nous ne descendrons désormais plus de ce petit nuage où nous emporte ce titre.
    2.Bicycle, pour moi le meilleur titre de l'album, offre quant à lui un morceau plus pop. Porté par une ligne de basse plus entrainante et surtout par de superbes choeurs après un peu plus de 3 minutes, le morceau est très dense instrumentalement et le sens de la mélodie  précis. Après un 3.Green Knight qui persiste dans cette voie pop en faisant la part belle à la guitare et à un piano tout en légèreté, 4.Pink Stones vient explorer la dernière piste principale de l'album qui vient effleurer les contours de la chill-out. Morceau purement instrumental et très contemplatif.
    5.Stop Talking s'inscrit lui aussi comme un des meilleurs titres de l'album. Un gros beat soutenu en fond, la qualité du refrain n'est pas sans nous rappeler Phoenix. Je retiendrai pour finir cette brève chronique (j'ai toujours un mal fou pour écrire sur ce genre de style musical que j'apprécie pourtant fort) le superbe 7. Plain Material qui séduit avec sa batterie, son rythme soutenu et ses surprenants samples de voix d'enfants.
    Avec Seek Magic, on savoure un joli moment de grâce et, s'il n'a pas encore trouvé la magie, il est clair que par cet album Dayve Hawk a réussi par instants à la saisir avant qu'elle ne s'échappe de nouveau.




Sylphe
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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 18:53
      Je demeure encore dans les souvenirs de 2009 avec le deuxième album de Windmill intitulé Epcotcover-copie-132 Starfields qui fait suite à Puddle City Racing Lights sorti en 2007. L'anglais Matthew Thomas Dillon, alias Windmill, décide avec cet opus de faire resurgir des souvenirs d'enfance, à savoir une journée à l'Epcot Center qui est un des parcs à thème de Disneyland en Floride.
      Accompagné de son piano, Windmill nous offre un album mélancolique qui ne tombe jamais dans le pathos et l'excès de tristesse, mêlant avec grâce la folk à une pop plus aérienne. 1.Airsuit est très représentatif de la majorité de l'album: Windmill laisse glisser tout en douceur sa voix nasillarde et sensible, quelques notes de piano s'égrenant en fond. Ajoutons-y de temps en temps des violons bien sentis et une batterie comme dans le très frais et pop 2.Big Boom ou encore des tintements de triangle et nous obtenons l'atmosphère instrumentale toute en simplicité de l'album. Je dois reconnaître que c'est agréable mais pas suffisant pour me charmer car je ressens un début de lassitude face à des titres finalement assez similaires.
    Fort heureusement, Windmill est capable d'aller taquiner les plaisirs de la pop et je trouve que dès lors il touche au sublime. S'appuyant  sur des choeurs convaincants, il séduit avec la perle 4 .Ellen save our energy qui s'impose comme le meilleur titre de l'album. Les nombreuses voix, le refrain qui ne nous quitte plus sont les recettes de cette réussite.
    Un autre titre, 9. Sony Metropolis Stars, attire mon attention. Une voix grave se fondant avec la voix de Windmill, une tension instrumentale ascendante qui offre une belle montée font de ce titre le deuxième bijou de l'album.
   Album empreint d'une belle simplicité, Epcot Starfields saura à coup sûr séduire les fans de folk.




Sylphe
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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 12:29
     Découverts il y a peu par le biais de Myspace, charmé par leur univers musical, je m'étais promis de ne pascover-copie-131.jpg garder pour moi seul cette petite pépite intemporelle. Je viens donc vous parler de B R OAD WAY (jeu sur la typographie surprenant) qui, comme son nom l'indique si clairement, est un groupe issu de la région stéphanoise. Après deux opus qu'en toute franchise je n'ai pas écoutés,  voilà cet EP de 7 titres très denses ( 41 minutes soit la durée d'un LP pour certains groupes...) intitulé Gang Plank. B R OAD WAY a pour cet EP collaboré avec le quatuor de cordes PLI et enregistré au mythique studio Abbey Road.
     Ces quelques petites informations données, il est plus que temps d'appuyer sur play et de se laisser porter par un voyage assez sombre si on se fie à la pochette de l'album digne d'Ez3kiel. 1.Absurdity caractérise d'emblée toutes les facettes du son de cet album. Après deux minutes de cordes discordantes qui font monter l'envie apparaît une voix chaude au phrasé très hip-hop qui nous plonge dans un univers à la Massive Attack. Cependant, cette voix s'éteint assez rapidement pour laisser la place à un refrain plus mélodique accompagné par la beauté des violons. Des cordes de toute beauté, une voix chaude, un goût prononcé pour les montées en puissance, des morceaux à la structure binaire qui après des départs tout en retenue se déploient majestueusement, voilà pour moi la recette de cet opus. 2.Milder Weather offre, quant à lui, un univers très doux et lumineux. Ce morceau d'électronica s'appuie sur une voix très mélodique et un univers instrumental ténu ( à noter les bruits d'enfants en fond qui apparaitront dans plusieurs morceaux et nous rappellent le dernier Mondkopf). Ce morceau prend toute sa valeur sur la fin avec l'univers instrumental qui prend le dessus sur la voix.
     Arrive 3.Gang Plank, le titre éponyme, qui pour moi est de loin le meilleur morceau de l'album. Après quelques crissements qui, pour donner une image bien de saison, s'apparentraient à un moteur peinant à démarrer dans une atmosphère glaciale, le titre monte lentement. L'arrivée de la batterie accélère tout et nous assistons à une superbe montée en puissance. A noter en fond une petite boucle qui me rappelle Prelude de Get Well Soon.
     4. Nobody says anything anymore va chercher davantage du côté d'un son plus expérimental, les violons lancinants et la palette de sons évoquent un univers sonore digne de Sigur Ros. 5. Origamic évite de tomber dans un sentiment empreint de mélancolie nordique avec le retour du phrasé hip-hop qui évoque quelque peu le chant de Ghinzu.
     6. Cunning Tricky Stunts agrandit encore la palette instrumentale avec des sonorités flirtant avec la dub, l'impression qu'un Swayzak aurait volé le dubstep de Burial. 7. Double-deckers referme la boucle tout en douceur, un morceau mélodique faisant clairement écho à 2.Milder Weather.
     Cet EP, à la musique cinématographique, est superbe et offre un univers musical très varié mêlant folk, électronica et hip-hop. Comme diraient les supporters du chaudron " qui c'est les plus forts évidemment c'est B R OAD WAY!". Désolé, c'était facile mais je n'ai pas pu m'en empêcher...




Sylphe
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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 18:39
       Pour ce deuxième article de 2010 comme prévu je vais continuer à piocher dans les pépites de 2009 quecover-copie-130 j'avais lâchement laissées sur le bord de la route, telles des chiens abandonnés par leurs maîtres lors d'un départ en vacances (vous soulignerez la qualité incommensurable de cette image...). Je me suis décidé à écouter Dead Man's Bones après avoir lu sa critique par les Inrocks (oui un moment d'égarement m'a fait parcourir le top 50 de cette année 2009) car jusqu'alors le nom du groupe et la pochette de l'album m'avaient assez peu attiré. S'arrêter à une pochette, j'étais bien bête car cette erreur de jugement aurait pu me faire passer à côté d'un bien beau premier album.
     Derrière ce nom de groupe qui fait froid dans le dos se cachent deux acteurs Ryan Gosling et son beau-frère Zach Shields qui ont eu deux idées lumineuses: faire appel à Tim Anderson à la production et s'entourer de la chorale Silverlake de Los Angeles. Il fallait bien aller chercher la douceur et la légéreté d'une chorale enfantine afin de contraster avec un univers très sombre et glacial. Pour moi, la saveur de cet album réside essentiellement dans ce jeu de contraste. La preuve en chansons avec un début d'album très mystérieux, à l'ambiance nocturne. 1.Intro offre une petite minute portée par une voix féminine semblant lire une incantation, le souffle du vent en fond. Rien de très chaleureux et l'on se dit que l'on a peut-être trouvé la Fever Ray américaine. 2.Dead Hearts ( à noter le caractère très mortifère des titres) nous donne à écouter une voix masculine toute en retenue, des choeurs en fond, quelques drums et une explosion à coup de verre cassé.  Puis doucement le morceau ralentit et retombe, laissant juste la place à des battements de coeur très angoissants.
       L'interrogation soulevée par ces deux premiers morceaux va vite prendre fin avec la nouvelle tournure prise par l'album dès 3. In the room where you sleep, morceau au rythme plus clair et pop. Petit morceau rétro qui surprend au sein de cet opus. Annoncerait-il l'entrée du choeur des enfants? En effet, les 4 titres suivants vont être portés par cette chorale. 4.Buried in Water est superbe: d'un côté un piano et une voix masculine chaude ( univers très proche de Get Well Soon) à laquelle répond le dynamisme du choeur. Simple et extrêmement touchant. 5.My body's zombie for you demeure dans la même lignée, le refrain extrêmement mélodique demeure avec persistance dans la tête. 6.Pa Pa Power et ses sonorités plus électros clôt ce tryptique de haut vol sur le même style, à coup sûr trois des plus jolis titres de 2009. 7.Young and Tragic fait, quant à lui, toujours la part belle au choeur mais tombe à mon sens dans la facilité. L'environnement instrumental minimal met en exergue le choeur qui tombe dans le pathos.
    La suite de l'album est pour moi d'une qualité un peu plus inconstante. 8.Paper Ships et 10. Werewolf Heart me laissent assez indifférent, peut-être parce qu'ils font pâle figure à côté du bijou 9.Lose you soul. Pépite en or massif de l'album qui ravive le souvenir du Wake up Dead Man de U2, avec un choeur percutant en opposition. Véritable joute verbale. 11.Dead Man's Bones, ses choeurs sombres, ses pleurs et son univers digne de Dracula de Coppola donne la dernière touche à cet album sombre mais jamais pessimiste. Un album en tension, toujours sur la corde raide mais toujours rattrapé par ces mains enfantines lorsqu'il est sur le point de trébucher.
    A garder précieusement pour le ressortir à la prochaine Halloween ou au prochain Tim Burton.




Sylphe
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 21:01
      Je ressens toujours une foule de sentiments ambigus en janvier, tiraillé entre l'envie de dévorer à pleinescover-copie-129.jpg dents les nouveautés made in 2010 et la peur de laisser les dernières pépites de 2009 de côté. Ce mois de janvier 2010 sera donc lui aussi hybride et fera avant tout la part belle à des albums que j'écoute depuis plusieurs mois, voire à certains découverts depuis peu à travers les tops de fin d'année.
     Turzi et son album B fait partie de la première catégorie, bien 2 mois qu'il fait des passages réguliers sur ma platine. Ce besoin de temps pour l'appréhender que ne peuvent avoir les critiques musicaux des revues moi j'ai la chance de le posséder et je ne m'en prive pas.
      Après Daft Punk, Phoenix et Air, le jardin d'Eden de la musique française - Versailles- nous offre sa nouvelle progéniture chaudement cajôlée en la personne de Romain Turzi. Après un album A mêlant krautrock et électro, ce deuxième album B se tourne davantage vers les sonorités rock. Un album de 10 titres tout en tension qui se sent attiré par une batterie et des guitares résolument rock mais qui ne veut pas délaisser ses synthés.
    Avec la même logique, tous les titres commencent par la lettre B et représentent des noms de villes. Très clairement et même si cela peut paraître bien facile à dire, Turzi nous invite donc à un véritable voyage en nous offrant sa géographie imaginaire et musicale. 
    Tout d'abord, il semble évident que l'Asie rime avec le rock pour Turzi. 1. Beijing s'ouvre avec un chant très sombre à la limite du parler, chant assez sépulcral qui me rappelle Versus d'Ez3kiel. La batterie et les guitares surgissent alors et donnent une tournure très différente au morceau. 3.Bombay confirme l'impression première, la débauche des instruments qui se déchaînent s'apparente à une course effrénée. Musique tellement en adéquation avec la mégalopole de Bombay en pleine explosion démographique. 7.Bangkok confirme définitivement cette tentation du rock, symbole de l'Occident. Morceau très rock qui se caractérise par une petite musique de fond assez inquiétante.
      Par contraste, l'Amérique du Sud se veut plus électro. 2.Buenos Aires, une des pépites de l'album, offre une électro aérienne qui vient de l'espace. Morceau très riche qui fait même appel aux violons. 6.Brasilia est un écho très net, offrant un son tout aussi planant. De même, 9. Bogota est un morceau très doux porté par une ligne de basse très chaude.
     En dehors de ces deux pôles de son, certaines villes affirment leur indépendance et leur singularité. 4.Bethlehem nous offre ainsi un joli répit psychédélique au milieu de cet univers très âpre, un joli morceau contemplatif. 5. Baltimore , qui profite du chant de Bobby Gillespie (Primal Scream), est résolûment rock mais un rock qui aurait vieilli. Morceau que j'apprécie moins même si je sens une rage digne de Prodigy.
8. Baden-Baden, seule ville européenne, aurait très bien pu s'appeler Bristol (avec un B aussi tiens), tant ce morceau nous replonge dans les méandres du trip-hop de Massive Attack. Enfin, l'album se termine sur l'incantation de Brigitte Fontaine dans 10.Bamako. Ce long morceau de 10 minutes offre un climat anxiogène et le chant de Brigitte se présente comme la réponse au chant d'ouverture de 1.Beijing, une manière de fermer la boucle.
     Album difficile à appréhender, B confirme l'inventivité sans faille de Turzi.





Sylphe
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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 15:39
       J'aime écouter une musique en adéquation avec la météo. Depuis deux jours qu'il neige j'ai décidé cover-copie-128.jpgd'écouter l'univers glacial de Ben Frost et de dépasser l'incompréhension née d'une première écoute, un matin en voiture à moitié endormi. Ben Frost est pour moi une totale découverte, By the Throat est son troisième album faisant suite à Theory of Machines sorti en 2007. Cet australien qui vit en Islande (aurait-il pu vivre ailleurs que dans la patrie des Bjork et consorts pour créer cet album?) a su parfaitement s'entourer pour cet opus. Un chef d'orchestre de qualité qui a pu déjà oeuvrer pour Bjork ( Nico Mulhy), un quartet de cordes qui collabore avec Sigur Ros ( Amiina) et le batteur de Arcade Fire préférés ( Jeremy Gara), voilà déjà quelques indices qui peuvent être annonciateurs de qualité.
       Je me lance donc et écoute avec intérêt 1. Killshot. Lente montée qui laisse place à des vagues répétitives d'un son très âpre ( Frost est expert en drone digital), quelques cordes qui apparaissent peu à peu pour atténuer cette dureté anxiogène. Instrumentation classique digne d'un Craig Armstrong ( les cordes, le piano, les cuivres) associée aux distorsions du son, voilà la terre de contrastes que Ben Frost a décidé d'explorer dans cet album. Nous nous trouvons embarqués dans un voyage polaire, sans cesse tiraillés entre la beauté minérale du paysage et la souffrance physique affligée par ce froid de l'antarctique. Ce voyage nous met face à l'hostilité de ce monde, comme nous le confirment les hurlements de loups de 2. The Carpathians. Musique cinétique qui n'est pas sans éveiller en moi les souvenirs frissonnants du Dracula de Coppola.
3. O God protect me révèle par son titre l'angoisse ressentie, morceau dépouillé à l'extrême et rythmé par des clics oppressants. Le début de 4.Hibakusja avec ses cuivres et son piano nous offre pour la première fois un semblant de répit mais dès la deuxième minute le morceau semble s'auto-détruire, le son âpre tentant de reprendre le dessus sur la douceur des cordes. Passé l'intermède 5.Untitled Transient, le titre Peter Venkman (Part I et II) et ses choeurs (hommage au film Ghostbuster) nous injecte de nouveau une dose d'angoisse. Anxieusement beau. Arrive alors 8.Leo needs a new pair of shoes que n'aurait pas renié Craig Armstrong. Morceau très doux qui fait la part belle au piano et aux cordes, le morceau que je préfère. Cette préférence s'explique par la détente du climat, ce lever de soleil qui fait fuir les loups et oublier le froid. Les trois derniers morceaux nous replongent dans la glace, l'accalmie n'aura été que de courte durée...
    Album inclassable, un travail sur le son digne des meilleurs artisans du son électronique (je pense à un certain Amon). Album difficile à appréhender mais qui ne demande qu'à vous offrir sa palette de sensations.




Sylphe

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 20:16
       Il est certains artistes entrés dans le patrimoine culturel sans forcément que l'on connaisse leur oeuvre.cover-copie-127.jpg Pour moi c'est très clairement le cas de Yoko Ono qui me serait parfaitement inconnue sans qui vous savez. Me voilà donc face à l'album d'un petit brin de femme de 76 ans qui, vraisemblablement n'a pas comme perspective de réchauffer les coeurs de tous les petits papis dans les maisons de retraite.  En effet, bien épaulée à la production par son fils Sean Lennon et par son Plastic Ono Band composé de japonais ( Cornélius, Yuko Araki, Shimmy Shimizo) et de new-yorkais ( Erik Friedlander, Yuka Honda..), Yoko Ono nous livre un superbe album empreint d'émotions, véritable melting-pot musical. Une belle envie de partager et sûrement pas un album testament. On voit mal comment Yoko Ono pourrait s'arréter après l'écoute de Between my head and the sky.
    D'emblée une surprise avec 1.Waiting for the D train qui nous offre un son rock garage faisant preuve d'une belle rage juvénile. Les cris de Yoko Ono nous offrent nos premiers frissons. Les surprises vont alors s'enchaîner, 2.The Sun is down (présent dans le podcast d'octobre) est un très joli morceau d'électro minimale avec un refrain addictif. 3. Ask the elephant! entame la baisse du rythme cardiaque afin de pouvoir savourer la ballade 4. Memory of footsteps et son saxo savoureux.
Les ballades sont pour moi les plus belles réussites de cet album, 12. Unun. To et son piano mélancolique accompagné par la langue japonaise et 13. I'm going away smilling et ses violons sont en ce sens deux très belles pépites.
    L'exploration musicale n'est cependant pas terminée! 5. Moving Mountains est une jolie petite leçon psychédélique, avec ses cris , ses oiseaux, son eau. 6. Calling est remarquable par sa structure et représente pour moi l'esprit de cet album, un esprit gourmand qui veut tout goûter et part dans tous les sens. Un début digne d'un morceau d'ambient oriental qui peu à peu fait la part belle aux sonorités rock. Le saxo jazzy de 8. Hashire, Hashire!, le bijou électro-rock 9. Between my head and the sky, 11. Watching the rain qui se trouve aux confins de l'électro-pop.

    Une émotion réelle, une qualité de production et d'instrumentation. En un mot un bien bel album.

En cadeau un duo live avec Antony de Antony and the Johnson's




Sylphe
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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 11:23
       En réécoutant Second Lives pour le podcast de novembre je me suis dit qu'il paraissait vraiment urgentcover-copie-126.jpg d'écrire un article sur le dernier opus de Vitalic avant qu'il ne soit définitivement coupé de l'actualité musicale. Depuis qu'il tourne sur ma platine, je ne cesse de me dire que c'est un très bon album. J'ai aussi de bons souvenirs du premier album OK Cowboy sorti en 2005, un album percutant l'électro et le rock à souhait. Cependant, à côté de cela, je reste sur une déception avec le live de Rock en Seine que j'avais trouvé vraiment trop répétitif...
    Bref laissons ces réflexions bien personnelles et ô combien peu intéressantes pour parler de ce Flashmob qui s'impose comme un tournant dans la carrière de Pascal Arbez. Finies les guitares, le son âpre et obscur du premier opus, Vitalic se tourne désormais vers le vocoder, les synthés et un son résolument électro-disco. Objectivement un son lumineux davantage susceptible de plaire à la masse assoiffée de bons sons que nous sommes mais aussi de déplaire aux fans de la première heure. Je suis un fan de la première heure mais... je trouve l'évolution de Vitalic très intelligente et je ne peux que féliciter cette volonté d'aller taquiner les dance-floor.
    D'emblée, 1. See the sea (Red) tape fort. L'impression d'entendre un océan déchaîné en fond, puis ce gros beat digne d'un Justice qui nous embarque sans retenue. Un rythme obsédant, un son âpre qui, s'il n'y avait pas ces sonorités plus légères et disco, nous replongerait illico dans OK Cowboy. La nouveauté de cet album c'est la propension de Vitalic à aller chercher des voix féminines vocodées afin de travailler les mélodies et d'insinuer dans nos tympans des refrains savoureux. 2.Poison Lips, baiser digne de Goldfrapp, est ainsi un joli morceau que je pourrais presque qualifier d'électro-pop. 3. Flashmob, au son dur et aux montées répétitives, me séduit moins et me donne l'impression que Vitalic s'est forcé dans cet exercice de style un peu stéréotypé pour séduire le public du début. Exactement le genre de morceau qui manque d'inventivité.
  Passé le très frais 4.One above one, 5. Still vient nous donner une jolie leçon de vocoder. Sonorités lumineuses aux confins de l'ambient, le refrain d'une simplicité désarmante ne me quitte plus depuis... 6.Terminateur Benelux et son cortège de sons mammouthiens ( oui nous ne sommes pas à un néologisme près) passé, arrive 7.Second Lives qui s'affirme pour moi comme un des titres électros de cette année 2009. Le contraste entre synthés disco et ce beat puissantissime, les ruptures de rythme: en un mot une pépite. La suite de l'album demeure de qualité mais n'atteint jamais plus ce paroxysme. 8.Allan Delon est à l'image du personnage sous-entendu assez insipide avec ses synthés et je préfère de loin 10.Chicken Lady que Boys Noize n'aurait en rien renié. 11.Your disco song, hommage à l'italo-disco, et 12.Station Mir 2009 finissent l'album joliment même si ce sont deux titres assez convenus. 13. Chez Septime, morceau de trente secondes qui ressemble à une capture de sons dans un bar, doit avoir une raison d'être qui m'a échappé et je serais tenté de l'intituler 13. Chez Sceptique.
     Vitalic a pris le pari de faire évoluer sa musique et force est de constater que le résultat est plus que positif. Un des meilleurs albums électros de 2009.




Sylphe
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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 13:26
    Voilà bien un petit mois que j'écoute notre quatuor originaire de Portland. D'emblée assez méfiant face à ce groupe très hype du moment, je dois avouer que je suis tombé rapidement sous le charme de ces américains qui, dès leur premier album, apportent une jolie bouffée d'air frais au monde pop-rock.
    En effet, point besoin de grandes connaissances musicales pour apprécier cet album qui, sous des abords de simplicité évidente, donne un fort beau coup de pied dans la fourmilière des groupes stéréotypés. Une voix que j'apprécie particulièrement et qui n'est pas sans me rappeler celle de Casablancas, un son qui paraît familier et va fouiner du côté de The Strokes ou encore LCD Soundsystem. Résultat, un bel album de 11 titres qui recèle en son sein de belles petites pépites que vous aussi vous vous surprendrez à chantonner, croyez moi.
1. Too fake, l'ouverture de l'album, est un superbe single en puissance avec ce refrain qui explose littéralement. 5. Song Away est un parfait pendant de 1.Too fake, la voix s'impose encore plus dans un univers un peu moins puissant.
Hockey sait en effet manier les atmosphères plus en retenue comme avec l'excellent 4.Work, l'alliance dans le refrain de la guitare et de la voix devient vite entêtant. Cette guitare qui sait justement se faire sa place comme dans le très bon 2. 3 AM Spanish.
   Certes tout n'est pas parfait bien sûr, certains titres s'oublient vite voire ennuient légèrement par leur naiveté ( l'innocente ballade folk qui clot l'album, 11. Everyone's the same age). Cependant, pour moi, il ne demeure à la fin de l'écoute que la fraîcheur de ce groupe. Dans la catégorie pop-rock (qui n'est pas ma catégorie de prédilection) il va être bien difficile de faire mieux en 2009!




Sylphe
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